Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme : les idées reçues à enlever de votre tête

"Manque d'empathie", "guérison possibles", ou "supposés génies", à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, RTL démystifie quelques idées reçues de ce trouble complexe.

Le 3e plan Autisme est présenté ce jeudi 2 mai.

Crédit : AFP / Philippe Huguen

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La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme a lieu chaque année le 2 avril. Selon le site officiel du gouvernement, l'autisme concerne 1 à 2% de la population. La Haute Autorité de santé estimait également en 2022 qu’environ 100.000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600.000 adultes sont autistes en France.

L’autisme est un trouble neuro-développement précoce qui dure toute la vie et se reflète dans de multiples aspects, comportement atypiques et symptômes. Ses origines comprennent majoritairement une part génétique et des influences environnementales lors de la grossesse.

Si l’autisme est reconnu comme un handicap en France depuis 1996, il existe toujours de nombreuses idées reçues susceptibles d'engendrer de la confusion, des préjugés ou des discriminations envers les personnes concernées.

Les personnes autistes manquent d'empathie

Bon nombre de traits communs associés à l'autisme tels qu'un manque d'expression du visage ou certaines mimiques faciales peuvent laisser penser que ce trouble limite les émotions ou l'empathie envers autrui.

Pourtant, les personnes autistes ressentent des émotions intenses, mais peinent à les exprimer comme prévu, notamment dans des interactions sociales, générant potentiellement des quiproquos.

L'autisme n'est qu'un trouble social

L’autisme ne se limite pas aux interactions sociales, mais affecte divers domaines cognitifs, sensoriels et physiques. Les personnes autistes présentent des anomalies dans le traitement sensoriel, (hypersensibilité à la lumière, au son, aux textures) et les fonctions exécutives (planification, organisation, gestion du temps).

Les capacités motrices (maladresse, problèmes de coordination) et même la santé physique (problèmes intestinaux, troubles du sommeil, fatigue chronique) sont également concernées par d'éventuels symptômes. Les difficultés sociales ne sont qu'un aspect d'un trouble neurologique beaucoup plus vaste.

Toutes les personnes autistes sont soit des génies, soit atteintes d'une déficience intellectuelle

Si certaines personnes autistes ou célébrités médiatisées possèdent des capacités extraordinaires (en mathématiques, en musique, en mémoire...), la plupart des individus n’en ont pas. La généralisation des cas de "génies autistes" a été popularisée par des œuvres de la culture populaire comme le film Rain Man en 1988.

De nombreuses personnes autistes ont une intelligence moyenne ou variable, avec des points forts dans certains domaines, mais des difficultés dans d’autres. Le Quotient Intellectuel ne détermine quant à lui pas l’ampleur de l’impact de l’autisme sur une personne.

L’autisme peut être "guéri" ou "surmonté"

L’autisme est un trouble du neurodéveloppement permanent, et non une maladie qui peut être "guérie". Certaines personnes autistes acquièrent des stratégies d’adaptation, surtout si elles sont diagnostiquées tôt, mais elles restent autistes pour jusqu'à leur mort.

Même si elles semblent "surmonter" certains traits ou comportements inhérents au trouble, elles ne font généralement que masquer leurs difficultés, ce qui peut entraîner un stress et un épuisement professionnel et émotionnel à long terme. L’autisme n’est pas un état passager, mais une façon d'appréhender le monde au quotidien.

Les personnes autistes de "haut niveau" ne rencontrent pas beaucoup de difficultés

De nombreuses personnes autistes, apparemment indépendantes, voire qualifiée comme étant de "haut niveau", peuvent éprouver des difficultés dans les tâches quotidiennes comme prendre soin d'elles-mêmes, s'organiser, gérer la surcharge sensorielle et réguler leurs émotions. Elles peuvent être capables de masquer leurs difficultés en public, mais s'effondrer d'épuisement en privé.

Les personnes autistes de haut niveau présentent également un risque accru de mortalité prématurée. Une étude scientifique de The Lancet Regional Health de 2023 indique que leur espérance de vie est réduite d'environ six ans par rapport à la population générale. De plus, le taux de suicide chez les autistes à haut niveau de fonctionnement est approximativement neuf fois supérieur à la moyenne.

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