Après 8 ans de combat, la chambre de l'instruction de Grenoble a confirmé le mois dernier la poursuite des investigations, concernant les plaintes de plusieurs familles d'enfants handicapés contre des animateurs de l'Institut médico-éducatif de Voiron dans l'Isère.
Elle a notamment réclamé la mise en examen d'un 2ème animateur pour "agression sexuelle sur mineur de 15 ans", dans le cadre d'un supplément d'information qui relance une nouvelle fois cette enquête, a annoncé le parquet général, confirmant une information du quotidien Le Parisien. Le dossier avait été classé au printemps 2016 puis avait fait l'objet d'un non-lieu en 2020.
L'enquête pour des soupçons d'agressions sexuelles sur une dizaine d'enfants et adolescents par trois éducateurs spécialisés de l'IME de Voiron entre 2012 et 2015 avait été relancée une première fois après que les parents de quatre victimes présumées eurent déposé plainte avec constitution de partie civile, entraînant la nomination d'un magistrat instructeur fin septembre 2016 à Grenoble.
Mais celui-ci avait prononcé un non-lieu en avril 2020, et les familles des victimes avaient fait appel de cette décision, réclamant un supplément d'information "avec audition complémentaire, expertise psychologique et psychiatrique" du principal suspect. En février 2021, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble leur avait donné satisfaction en ordonnant un premier supplément d'information, puis un deuxième en juillet dernier.
Cette décision de la Chambre de l'Instruction satisfait, bien évidemment, les familles de victimes, qui se sentent enfin soutenues par la justice, explique Sophie (prénom d'emprunt), dont le fils autiste, adolescent à l'époque, en 2015, a été très affecté par les violences sexuelles qu'il a subies. "Il avait peur d'aller à l'Institut, il pouvait devenir violent quand on l'habillait pour y aller, il donnait en boucle le nom des éducateurs en disant 'mal, mal...' et en mimant de façon très explicite l'endroit où il avait mal. Et dès qu'il n'est plus allé à l'IME, son comportement s'est complètement détendu".
Les quatre familles qui poursuivent "le combat judiciaire" sont convaincues que leurs enfants, dont certains sont autistes, n'ont pas brutalement changé de comportement pour rien et qu'ils disent la vérité. "Ils n'ont pas les capacités pour se concerter, ou inventer ce qui leur est arrivé, mais lors des auditions des enfants, les gendarmes sans l'aide de spécialistes du handicap dans leurs rangs, n'ont pas pu décrypter ou interpréter les mots des petites victimes, et ça il faut que ça change, pour eux, et tous les autres" poursuit Sophie.
Des familles qui espèrent que les animateurs seront jugés, et que leur combat servira à changer les méthodes d'enquête, avec l'assistance de professionnels du handicap, pour le recueil de la parole d'enfant, d'adolescents souffrant de troubles mentaux.
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