Une nouvelle campagne de prévention qui provoque des remous. Depuis ce lundi 25 septembre, Santé Publique France a lancé une nouvelle campagne de prévention destinée à lutter "contre la banalisation de la consommation d'alcool chez les jeunes". Depuis le début de sa diffusion, cette campagne crée la polémique. Et pour cause, à aucun moment, il n'est question d'inciter les jeunes à moins boire d'alcool. Ce qui a déclenché le courroux de certaines associations.
"Boire aussi de l'eau, si on consomme de l'alcool", "raccompagner tes potes, s'ils ont trop bu", "garder un œil sur tes potes en soirée", "ne pas insister si tes potes ne veulent pas consommer" : "c'est la base". Huit messages différents, terminant à chaque fois sur ces trois mots, sont actuellement diffusés. Sur RTL, l'addictologue et membre de l'Association Addictions France Myriam Savy exprime ses regrets. "À aucun moment, on ne dit qu'il y a des risques pour la santé [de consommer de l'alcool]. C'est une façon de faire, simplement cela ne peut pas être la seule", estime-t-elle.
Et pour cause, quelques semaines plus tôt, d'autres campagnes ont été annulées par le ministère de la Santé. L'une d'elle devait, notamment, inciter les supporters de rugby à éviter les abus d'alcool. Le gouvernement s'est défendu en évoquant un message trop "caricatural". Les associations, elles, ont vu dans cette décision la main du lobby de l'alcool. "On est vraiment dans une campagne [de prévention] qui arrange bien les producteurs d'alcool. On est juste sur : 'quand vous buvez [de l'alcool], buvez de l'eau en même temps'. D'ailleurs, [les autorités] reprennent le message d'une campagne de prévention déjà faite par Pernod Ricard", regrette l'addictologue.
Si elle se montre critique contre cette campagne, elle ne la rejette pas d'un revers de la main. "C'est une façon de faire, simplement cela ne peut pas être la seule. La prévention en santé ne peut pas se réduire à donner des conseils en normalisant la consommation d'alcool", avance Myriam Savy.
Et d'ajouter : "On part du principe que les jeunes boivent et on leur donne des conseils. C'est bien en soi. Par contre, il faut aussi accompagner par d'autres messages, d'autres campagnes sur les risques de long terme : les risques pour la santé, les risques au niveau de la dépendance et de dé-banaliser la consommation. En disant, notamment, qu'on peut aussi faire la fête sans boire de l'alcool", rappelle-t-elle.
En 2022, un jeune de 17 ans sur trois reconnaissait des alcoolisations ponctuelles et importantes. C'est-à-dire au moins cinq verres consommés en une seule soirée, au cours des 30 jours précédents.
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