Gluten : l'intolérance peut-elle être d'origine psychologique ?

D'après une étude canadienne, le gluten serait sans danger pour de nombreuses personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable. L'intolérance serait en fait liée à un dysfonctionnement avec les voies communicationnelles du cerveau.

Panneau sans gluten dans un magasin à Toulouse

Crédit : Adrien Nowak / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

GLUTEN - Ses effets sur la santé

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L'intolérance au gluten est une maladie cœliaque qui touchait 700.000 Français en 2021. Se manifestant à travers de nombreux symptômes, le trouble le plus fréquent est digestif. Fréquemment, les patients atteints du syndrome de l'intestin irritable sont aussi sujets à une intolérance au gluten. Cependant, selon une étude canadienne, cette intolérance serait plus attribuable à un mécanisme cognitif qu'à un véritable problème physique.

Depuis 2018, la revue The Lancet Gastroenterology & Hepatology a étudié l'effet du gluten sur des patients atteints du syndrome du côlon irritable (SCI). Pour ce faire, ils ont "comparé les réponses symptomatiques au blé et au gluten avec un test de provocation sans gluten chez des patients atteints du SCI qui percevaient auparavant les bienfaits d'un régime sans gluten".

Sur trois périodes de sept jours, séparées par des périodes de sevrage de 14 jours, les participants mangeaient des barres de céréales. Six séquences de blé, de gluten et de placebo les composaient.

D'après la revue, "les patients atteints du syndrome du côlon irritable et se percevant comme sensibles au gluten ont réagi de manière similaire aux tests de provocation au gluten, au blé et aux tests simulés". Cela suggère donc que les attentes des personnes jouent un rôle majeur dans l'apparition des symptômes. Seulement quelques patients bénéficiaient concrètement d'une restriction de gluten.

L'effet nocebo

Cette étude canadienne permet de voir le lien direct entre le système digestif et le mécanisme cognitif. En effet, les deux éléments sont très étroitement liés. Selon la Canadian Digestive Health Foundation, "L'intestin et le cerveau communiquent entre eux de manière constante, dynamique et bidirectionnelle par le biais d'un système de signalisation sophistiqué." Cette communication entre l'intestin et le cerveau est appelée “axe intestin-cerveau”

Le ventre contient autant de neurones que le cerveau d'un animal de compagnie, soit 200 millions. Cela explicite l'incroyable complexité de cette partie du corps. Le tube digestif est long d'une dizaine de mètres. Au cours d'une vie, il absorbe 32 tonnes de nutriments, l'équivalent d'un petit Airbus.

L'étude réalisée permet de mettre en évidence un fort effet nocebo. Selon l'Inserm, ce terme désigne "un effet psychologique ou physiologique associé à une prise de substance inerte qui n'a aucun effet pharmacologique documenté qui engendre des effets délétères pour l'individu". Contrairement donc à l'effet placebo qui peut soulager, le nocebo va entraîner des désagréments.

Pour rappel, cette étude ne concernait que les patients atteints du syndrome du côlon irritable. De nombreuses personnes ont de fortes réactions allergiques au gluten. Si vous pensez être concerné, n'hésitez pas à aller faire une prise de sang pour obtenir un diagnostic médical.

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