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Déserts médicaux : le cri d'alarme des Français face à une situation préoccupante

À quelques jours des élections Européennes, les Français ont du mal à trouver des professionnels de santé près de chez eux. Avec des généralistes de moins en moins accessibles et une concentration des spécialistes dans les grandes villes, RTL revient sur cette fracture sanitaire.

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Crédit : Photo de Philippe spitalier sur Unsplash.
DÉBAT - Déserts médicaux : faut-il contraindre les médecins ?
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Gwenegann Saillard & AFP
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L'accès aux soins médicaux est de plus en plus difficile pour les Français, une question qui devient cruciale à l'approche des élections Européennes. Les préoccupations principales concernent la répartition inégale des professionnels de santé et les délais de prise de rendez-vous prolongés.

Selon le baromètre IPSOS 2024 de la Fédération hospitalière de France (FHF), le temps d'accès aux services de soins a augmenté de manière significative en cinq ans. Pour aller chez un pharmacien, les Français estiment à 13 minutes en moyenne leur temps de trajet, contre 9 minutes en 2019. Pour les urgences, le temps de trajet est passé de 23 à 28 minutes.

Par ailleurs, dans certains territoires, comme les Ardennes, le taux de patients sans médecin traitant atteint jusqu’à 25 %, soit deux fois plus que la moyenne nationale. 

Des délais de rendez-vous qui s'allongent

Selon une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP) en 2023, les délais pour obtenir un rendez-vous se sont considérablement allongés. "Un patient a moins d'une chance sur deux d'obtenir un rendez-vous lorsqu'il contacte un médecin généraliste ou un pédiatre, et près de deux chances sur trois pour un ophtalmologue," précise l’étude.

Les échéances de rendez-vous sont aussi inquiétantes : il faut quatre jours pour prendre un rendez-vous chez un généraliste, contre deux jours en 2018. Le délai moyen d'attente pour un rendez-vous chez un spécialiste est de huit jours, contre six en 2018. 

Des effectifs de médecins globalement stables mais mal répartis

Selon les statistiques de la Drees, l'organe statistique du ministère de la Santé, les médecins en France ont maintenu une concentration de 215.000 depuis 2012. Malgré l'augmentation du nombre de médecins formés, cette formation ne suffit pas à compenser les départs en retraite croissants. 

La Drees estime que les effectifs seront stagnants jusqu'en 2030, avec une augmentation prévue jusqu'en 2050 en raison de la levée du numerus clausus. Cependant, cette hausse ne permettra pas d'améliorer la densité médicale standardisée (nombre de médecins pour 100.000 habitants) avant le milieu des années 2030. De plus, le nombre de praticiens libéraux diminue : entre 2012 et 2022, ils ont diminué de 11,1 % pour les généralistes.

Des inégalités territoriales marquées

La distribution des praticiens reste très inégale. La densité de médecins est la plus élevée en Provence-Alpes-Côte d'Azur et très faible dans d'autres régions comme la Seine-et-Marne ou le Cher. Par exemple, la proportion de médecins pour 100.000 habitants fluctue de 274 dans les Hautes-Alpes à seulement 50,1 en Seine-et-Marne.

Ces inégalités s'accompagnent d'inégalités tarifaires : une consultation de spécialiste peut être jusqu'à 2,5 fois plus chère que dans un département donné. À Paris, seuls 20 % des praticiens exercent dans le secteur 1 (sans honoraires supérieurs), ce qui fait de la capitale un désert médical pour les plus démunis.

Les soins paramédicaux sont également touchés

Les disparités dans l'accès aux soins affectent aussi les autres métiers de la santé. Malgré une augmentation de 40 % du nombre de masseurs-kinésithérapeutes et d'infirmiers libéraux en dix ans, les territoires les moins équipés ont du mal à avoir accès à ces professionnels. Dans ces régions, l'accès à un masseur-kinésithérapeute ou à un infirmier est six fois plus compliqué.

Émilie Delaunay, 33 ans, de Cherbourg (Manche), exprime son désarroi auprès de l'AFP. Cette jeune femme doit parcourir trois à quatre heures de route pour consulter un gynécologue spécialisé dans l’endométriose. "Trois heures/trente quand j'ai les moyens de payer l'autoroute, quatre heures quand je suis obligée de passer par la nationale," explique-t-elle, avec "l'obligation de poser une journée au travail".

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