42 jours pour un rendez-vous chez un cardiologue, 11 jours chez un dentiste, 7 chez un pédiatre… Aujourd'hui, les délais d'attente explosent pour obtenir une consultation chez un spécialiste. Et parfois, aucune prise de rendez-vous n'est possible : certains professionnels de santé n'acceptent en effet plus de nouveaux patients.
Ouda en a fait les frais. Elle est la mère de la petite Ajar, qui s'est cassée la dent à la gym la semaine dernière. Le Samu lui conseille de faire au plus vite une radio chez un dentiste. Les urgences sont débordées. Alors, elle épluche l'annuaire de sa région près de Tours. Impossible de trouver un créneau. Impossible, sauf ici, à Athis-Mons, en région parisienne, à 230 kilomètres de chez elle.
"Deux heures de route pour arriver ici, pour faire soigner une dent. Chez nous, là où j'habite, il n'y en a pas. Ce sont des frais générés, donc il y a le gasoil à payer, le péage à 50 euros aller-retour, plus le temps. Parce que là, mon mari travaille, il est obligé de poser la journée pour venir. Le temps d'arriver, le temps d'attendre, le temps de faire les soins et après de repartir, de rentrer chez nous", énumère Ouda.
"J'ai appelé, j'ai fait toute la région de Tours, rien. Tous les médecins que j'ai contactés, il n'y a pas possibilité de prendre de nouveaux patients, car ils sont complets, débordés", déplore-t-elle. Sur Doctolib, par exemple, sur les dentistes disponibles en Indre-et-Loire, un seul propose un rendez-vous.
"C'est une croissance exponentielle, on en a de plus en plus. Sur une semaine, on a facilement entre 5 et 10 patients qui ne viennent pas de région parisienne. On a des personnes qui viennent d'Indre-et-Loire, du Loiret, d'Eure-et-Loir. On essaye de faire un maximum de soins quand c'est possible, le jour où ils viennent justement, pour éviter de les faire revenir une semaine ou deux semaines après parce qu'il y a la route", constate Célia, directrice de cabinet dentaire.
"Par exemple, si on a un enfant qui vient du 45 et on voit qu'il a trois caries en bouche, si le docteur a le temps, il va tenter de soigner les trois caries effectivement, pour ne pas le faire revenir. Moi, je comprends aisément les gens qui font des kilomètres et des kilomètres parce que ça fait mal, parce qu'on ne peut pas laisser traîner. Ça ne nous étonne presque plus", soutient-elle.
Beaucoup de patients ne comptent plus les kilomètres pour rejoindre Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon. Et viennent voir tout type de spécialistes. Sur RTL, Sébastien Guérard, président de l'Union Nationale des Professionnels de Santé (UNPS) revient sur ce phénomène.
"Ça peut être la cardiologie, la dermatologie, la chirurgie digestive. On a pas mal de patients qui organise des minis séjours et qui vont essayer de concentrer sur trois-quatre jours, trois quatre rendez-vous chez un ophtalmo, un dentiste ou un gynéco. Puis revenir à leur secteur, à 200-300 kilomètres."
Si l'offre de soin est tendue dans les zones rurales, d'autres facteurs entrent en jeu. "La mise à disposition de ces plateformes de prise de rendez-vous en ligne indique aux patients ce qu'ils ne savaient pas auparavant. Ils peuvent avoir un rendez-vous beaucoup plus vite et plus loin, donc l'accès aux soins est peut-être plus facilité", explique Sébastien Guérard.
D'après lui, pour réduire en partie la distance entre ces patients enclavés et les spécialistes, une des solutions serait de continuer à développer les consultations en ligne.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte