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Une patiente décède après 10 heures d'attente aux urgences : "L'infirmier était un mur", dit sa fille
Le 8 février dernier, après 10 heures d'attente, une femme de 66 ans est décédée aux urgences à Eaubonne (Val-d'Oise). Présente lors du drame, sa fille témoigne pour la première fois dans "Focus Dimanche".
À minuit, Josiane Desruels arrive aux urgences de l'Hôpital Simone Veil, avec un gonflement significatif des jambes, une incapacité à se lever, et une altération de sa respiration. Bien que le Samu soit intervenu et ait constaté un pouls anormalement bas, elle ne consulte un médecin qu'à 10 heures le lendemain matin. Pendant cette période de dix heures, elle reste sans traitement, attendant dans un couloir, souffrant de fortes douleurs et se voyant seulement prescrire du tramadol, sans autre intervention médicale.
Informée par son frère, Nelly Destruels rejoint immédiatement sa mère à l'hôpital. Elle dresse un constat affligeant : "Vers 1h du matin, elle a commencé à avoir mal au ventre, donc on a demandé à quelqu'un une fois, deux fois, trois fois... Ils sont venus, ont donné un tramadol et sont repartis. Je suis rentrée à 4h et suis revenue le lendemain, à 9 h et demie, et ma mère était toujours à la même place".
Son avocat, Me Philippe Courtois ajoute : "'Il y a quatre degrés de gravité quand on arrive aux urgences. Elle est au stade trois sur quatre, sachant que quatre, c'est une urgence vitale. Donc déjà toute l'équipe médicale savait qu'il y avait un souci. L'infirmier qui prend les constantes doit prévenir le médecin de garde... On a l'impression qu'il y a un peu de nonchalance dans cet hôpital."
Il m'a dit 'moi je ne suis pas devin, faut attendre le médecin'
Nelly Destruels
Impuissante face à la situation, la fille de la défunte éprouve de la colère envers le personnel hospitalier qui n'a pas réagi à la détresse de sa mère. "L'infirmier en face de moi était un mur. Je lui ai demandé clairement de quoi souffre ma maman. Il m'a répondu, 'pour nous, elle a une insuffisance cardiaque'. J'ai dit 'd'accord, donc vous la laissez comme ça ? Pas d'électrocardiogramme, pas de prise de sang ?'. Il dit 'moi, je ne suis pas devin, il faut attendre le médecin'. Voilà ce qu'il m'a répondu..."
Josiane Destruels succombe à un arrêt cardiaque une demi-heure après sa prise en charge. La famille de la victime a déposé plainte contre l'hôpital pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire.
