Durant la première vague de l'épidémie de coronavirus, plusieurs secteurs se sont plaints de ne pas avoir été suffisamment sollicités. Parmi eux, les hôpitaux et cliniques privées. Ils dénonçaient un manque de collaboration avec le secteur public.
Désormais, les établissements privés ont trouvé leur place au sein de la lutte contre le virus. Ils prennent en charge "25 à 30% des patients atteints de la Covid-19 sur l'ensemble de territoire", explique Lamine Gharbi. Pour le président de la Fédération de l'hospitalisation privée, "la complémentarité fonctionne bien" même si "des difficultés de fonctionnement entre les deux secteurs subsistent encore." En tout cas "le privé est présent", assure-t-il.
L'envoi de patients dans un hôpital public ou privé est principalement géré par le Samu. Aucune règle n'est établie, il peut donc y avoir des mutations entre les différents secteurs. Lamine Gharbi précise qu'il est nécessaire de "s'adapter au cas par cas, car tous les cas de figure sont possibles."
Le remboursement entre l'hôpital public et privé est le même. Aucun frais à avancer : "tout est pris en charge par l'assurance maladie et la sécurité sociale, rappelle le président de la Fédération de l'hospitalisation privée, la prise en charge des patients Covid est totalement garantie par la solidarité nationale."
Certaines zones sont aujourd'hui en tension, particulièrement dans les métropoles en alerte écarlate, mais l'épidémie se diffuse sur un grand nombre de territoires. "Aucun n'est véritablement épargné par la deuxième vague", remarque Lamine Gharbi. "Cette situation va poser problème parce qu'on ne pourra pas faire appel au renfort de personnels venant de territoires moins touchés" comme lors de la première vague.
Les établissements privés ont eux aussi commencé à "moduler" leurs activités. Entre 25 et 40% des interventions chirurgicales ont été reportées pour pouvoir mobiliser du personnel "et surtout faire de la place dans les services de réanimation." Mais l'inquiétude du président de la Fédération de l'hospitalisation privée réside aussi sur les soins pour les autres patients, qui ne sont pas atteints du coronavirus : "on est à 50, 60, voire 70% de patients Covid, il ne reste plus de places alors que notre souci est aussi de prendre en charge toutes les personnes qui ont besoin de soins qu'on ne peut pas reporter. C'est de pouvoir continuer à traiter tous les patients."