La commission mixte paritaire (CMP) a entamé ses travaux à huis clos ce mercredi 15 mars, dans la matinée. Sept députés et sept sénateurs étaient réunis pour tenter d'échafauder un texte de compromis sur la réforme des retraites. Les parlementaires ont notamment débattu sur l'article 7 du projet de loi, concernant l'âge de départ à la retraite.
Sans surprise, la CMP a validé le point le plus sensible sur le recul de l’âge de départ à 64 ans. Les partisans de ce recul de l'âge légal sont nettement majoritaires dans la composition de cette commission. Ils avaient auparavant trouvé un compromis sur le sujet crucial des carrières longues, qui va déterminer en grande partie le vote des députés Les Républicains dont l'exécutif a besoin pour faire adopter sa réforme sans passer par le 49.3.
"L'article 7 qui reporte l'âge de départ à 64 ans est adopté en CMP, avec la complicité des LR. Dix parlementaires votent à huis-clos, deux ans ferme pour l'ensemble de la population", a réagi dans la foulée sur Twitter la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, présente dans la commission. "Par ce compromis, ils répondent à la demande des Français de bâtir ensemble des solutions pour le pays", s'est réjouie la Première ministre Élisabeth Borne, qui joue en partie son poste à Matignon sur cette réforme.
Les parlementaires de gauche ont accusé le gouvernement de s'être "couché" devant les demandes de la droite parlementaire en commission mixte paritaire sur la réforme des retraites, et dénoncé une "arnaque" sur les carrières longues.
"Le gouvernement s'est couché. Le gouvernement a quasiment tout accepté de ce que demandaient les Républicains", a déploré la sénatrice socialiste Monique Lubin devant les journalistes, lors d'une interruption de la commission mixte paritaire. "C'est une CMP hors sol", a dénoncé la présidente du groupe LFI Mathilde Panot, quand la députée écologiste Sandrine Rousseau critiquait un texte "qui présente des reculs par rapport à ce qui nous a été présenté dans l'hémicycle". Les parlementaires de gauche ont notamment fustigé le retrait envisagé de dispositions sur la reconnaissance de l'exposition aux risques chimiques, mais aussi alerté sur le dispositif carrières longues.
Le député LR du Lot Aurélien Pradié, et avec lui une partie du groupe LR, demande à ce que tous les bénéficiaires du dispositif carrières longues (qui ont commencé à travailler avant 21 ans) ne cotisent pas plus de 43 annuités, sans considération d'âge légal. Or, le bruit a couru dans les couloirs de l'Assemblée que le gouvernement allait accéder à cette demande en CMP, à la veille d'un vote très incertain au Parlement. Mais les parlementaires de gauche le contestent, estimant que le gouvernement ne fait que reprendre une proposition de la Première ministre Élisabeth Borne le 14 février dernier, jugée insuffisante par le député LR.
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