Après le revers subi par le gouvernement, quand l'Assemblée nationale s'est prononcée en majorité contre la création d'un "index senior", Élisabeth Borne a fait un pas vers Les Républicains (LR) en proposant un aménagement concernant les carrières longues. Une partie des députés LR avaient en effet rejoint la fronde, en votant contre la création de cet "index senior".
Ce dernier n'avait pourtant aucune raison d'être retoqué : bien que les entreprises soient frileuses à l'idée de rendre des comptes sur le taux d'employés de plus de 55 ans dans leurs rangs, ce point aurait dû être adopté avec le soutien des députés LR. Il s'agit d'un coup de semonce de la part de ces derniers.
Pour récupérer les voix des frondeurs LR, Élisabeth Borne a fait un geste dans leur sens. Mais son annonce, concernant les salariés ayant commencé à travailler jeunes, n'a pas été comprise. La modification que propose la Première ministre permettrait aux salariés ayant commencé à travailler à 17, 19 et 21 ans de partir au bout de 43 ans de carrière, sans que le recul de l'âge de départ à la retraite ne les fasse cotiser plus longtemps.
Ce qui crée la confusion, c'est que cette modification ne concernerait pas les salariés ayant commencé leur carrière à 16 ou 18 ans, qui devront cotiser pendant 44 ans. Un ministre confiait cette semaine en coulisse : "il faut que l'on arrête de se faire enfermer dans les discussions techniques parce que l'on perd à chaque fois." Élisabeth Borne est prise dans un dilemme : faire à la fois des économies et des concessions, qui peuvent coûter cher.