L’Assemblée nationale n’avait pas eu le temps d’aller aussi loin. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Sénat a adopté l’article clé du projet de réforme de retraites porté par le gouvernement. Cet article valide le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Ce vote a été acquis par 201 voix contre 115. À noter que selon le texte, l'âge légal de départ doit être progressivement relevé, au rythme de 3 mois par an à partir du 1er septembre 2023 jusqu'en 2030.
Ce vote a réjoui la Première ministre Élisabeth Borne, qui s’est vantée sur les réseaux sociaux d’une "réforme équilibrée et juste". Le sénateur centriste, Olivier Henno, a lui indiqué dans l’hémicycle que ce vote permettait de "sauver le régime par répartition. Nous choisissons la responsabilité", a-t-il indiqué.
Du côté des élus de gauche, ils ont une fois de plus montré leur profond désaccord vis-à-vis de ce projet de réforme. "Votre nom restera à jamais attaché à une réforme qui fera revenir presque 40 ans en arrière", a lancé la socialiste Monique Lubin au ministre du Travail Olivier Dussopt, tandis que la communiste Eliane Assassi a dénoncé un débat "bâclé" et "l'objectif" de la majorité sénatoriale de "censurer l'opposition". "La prétendue sagesse du Sénat en a pris un coup", a-t-elle encore asséné.
Les débats à la chambre haute devraient reprendre ce jeudi 9 mars au matin autour d'un amendement polémique déposé par le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Cet amendement plaide notamment pour que l'extinction progressive des régimes spéciaux, votée à l'article 2, s'applique aux salariés déjà en poste.
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