Devant les grilles vertes du lycée Albert-Dumas de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, ils sont peu à savoir que la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a fréquenté leurs salles de classe. "Je ne savais pas du tout", témoigne un étudiant. "Moi non plus", répond un autre.
"Ma maman était avec elle", explique une autre. "Mais avant je ne savais pas du tout, je pense que même mes amis ne sont pas au courant". À quelques mètres de là, des affiches de campagne sont placardées sur un kiosque mais pas une seule de celle qui a grandi ici, au milieu des vastes propriétés d'une des villes les plus riches de France. On ne semble pas savoir que la candidate a étudié ici. Violette ne sait pas non plus ce que contient son programme ou celui de ses adversaires. "Je ne fais plus trop attention à leur programme parce que je sais que dans tous les cas les trois quarts de ce qu'ils vont proposer ne seront pas tenus", se désole la lycéenne. "La dernière fois, on m'a distribué des tracts. J'ai lu les deux premières lignes et je l'ai jeté. Je savais que ça ne servait pas à grand chose qu'on me distribue ça".
Il faut reconnaître que la tache est rude, 67 pages pour le programme d'Anne Hidalgo, plusieurs centaines pour Jean-Luc Mélenchon… "Je dirais que ça va niveau informations mais il y a énormément de personnes qui se présentent du coup c'est assez compliqué à suivre", selon Chloé qui a le sentiment d'être perdue. "C'est catastrophique. On essaie d'écouter comme on peut mais étant jeune, on est un peu naïf".
Au vu de la multitude de propositions proposées par les 12 candidats à l'élection présidentielle, certains jeunes passent par d'autres moyens pour suivre la campagne. "On est passé par l'application Elyze pour savoir avec quel candidat on matchait le plus", explique une élève.
"Maintenant, ils sont sur les réseaux sociaux comme TikTok, ils essaient de s'adresser aux jeunes. Par exemple Macron qui a fait un concours d'anecdotes avec McFly et Carlito. Après il y en a qui font ça plus subtilement que d'autres", reconnait un jeune homme.
Les jeunes représentent un réservoir de voix qu'il faudra convaincre d'ici le 10 avril, notamment sur les questions climatiques et la gestion de la guerre en Ukraine.
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