Présidentielle 2022 : reportage à Laon, dans le lycée où Yannick Jadot a passé son bac

Le candidat Europe Écologie Les Verts a obtenu son Baccalauréat en 1984 à Laon, en Picardie, au lycée Paul Claudel. Après avoir interrogé les jeunes de cet établissement, leurs réponses s'avèrent très révélatrices de la campagne de Yannick Jadot, en difficulté dans les sondages alors que l'écologie est certainement le thème qui touche le plus la jeunesse. 

Dans les couloirs gris, le sujet n'est pas tabou. On sait que Yannick Jadot est passé par ce lycée. Mais plus que le candidat, dont la campagne passe inaperçue, c'est surtout d'écologie dont Etienne veut parler. "On a l'impression que les politiques ne s'y intéressent pas tout le temps. Ça ne devrait pas être le sujet d'un seul parti, ça devrait être le sujet de tous les candidats". L'environnement reste un sujet important dans cet espace rural. Les espaces agricoles représentent 73% de l'Aisne.

"Il n'y a pas grand chose à faire à Laon même. Le cinéma, la patinoire… c'est paumé", déplore Louis. À côté de lui, veste noire sur le dos, Justine acquiesce. La semaine dernière, elle a pourtant essayé d'utiliser son chèque culture offert par le gouvernement aux lycéens. "J'ai essayé de commander un livre mais je me suis rendu compte que dans la zone où on était il n'y a pas beaucoup d'endroits où on peut aller le chercher. Si ce n'est pas à 30 kilomètres, il n'y a qu'une seule librairie qui le fait", explique la jeune fille.

"On est dans un trou, on ne peut pas téléphoner"

Justine habite à Laon mais la plupart des étudiants viennent au lycée en car. Chaque matin, Etienne fait près d'une heure de route. "J'habite dans une toute petite commune de 140 habitants. On est dans un trou, on ne peut pas téléphoner, il n'y a pas du tout de réseau". S'il devait s'adresser à un candidat à la présidentielle, il dirait "qu'il n'y a pas que Paris et le sud de la France, il y a aussi tous les départements peu peuplés qui souffrent de cette perte de vitesse".

Plus que la carte d'électeur, c'est le permis de conduire que ces jeunes ont hâte de placer dans leur portefeuille. Ils ont aussi dans la tête une autre préoccupation qui va jouer quand ils seront dans l'isoloir en avril, le pouvoir d'achat et la hausse du prix de l'essence".