Ce dimanche 20 mars, direction le lycée Jean-Perrin à Lyon, sur les pas d’Anne Hidalgo la candidate socialiste. L'établissement porte le nom d’un ancien élève, devenu physicien, prix Nobel, un homme de gauche qui a fait partie du gouvernement de Léon Blum en 1936. Aujourd’hui, il compte 750 lycéens, 250 étudiants en classes préparatoires scientifiques, un internat d’excellence, des sections internationales et des pôles sportifs handball et volley.
C'est sur les hauteurs de la ville qu'Anne Hidalgo, fille d'ouvrier espagnol, a décroché son baccalauréat scientifique en 1975. "On n'a pas besoin de faire une école privée à 7.000 euros l'année pour devenir candidate", s'enthousiasme Clément. "Peu importe d'où on vient, on peut aller loin", ajoute Lola.
Les locaux n'ont pas changé en près de 50 ans. Les longs couloirs où se perdait Anne Hidalgo accueillent toujours les élèves. "On a en effet 300 mètres en courbe, donc l'impression d'un couloir infini", détaille la proviseur Bénédicte Robin. La moitié des élèves sont du secteur, notamment du quartier populaire de Vaise comme la candidate, et les autres de toute la région, dans les cursus particuliers en langue et sport. "Des élèves qui viennent d'univers très différents. Le travail du lycée, c'est de les faire réussir ensemble", se réjouit Bénédicte Robin.
Pour donner de l'ambition à ses élèves, le professeur d'histoire François Schmidt aime bien évoquer avec eux le parcours d'Anne Hidalgo. "Les élèves avaient été fortement marqués de cette image où Anne Hidalgo avait reçu le drapeau olympique à Tokyo, avec cette réflexion : c'est une personnalité qui rayonne au plan international".
Aujourd'hui, la candidate socialiste n'est créditée que de 2% des voix dans les sondages et la gauche est divisée. "Il y a des socialistes, des écologistes, ce qui fait qu'on a du mal à s'y retrouver, du mal à se dire que la gauche est forte", estime une lycéenne. Isra, Maélys et Margot sont toutes les trois déçues par la campagne. "Il y a le Covid, la guerre en Ukraine, donc on n'en entend pas trop parler", déplore la première. "Il y a trois, quatre candidats sur le devant de la scène et d'autres candidats et candidates importants pas assez médiatisés", poursuit une autre. "Cela me fait penser un peu à la téléréalité, comment ils interagissent entre eux, à se lancer des piques. À cause des réseaux sociaux, on dirait que ce n'est plus très sérieux."
"La campagne, elle devrait être menée en parlant vraiment sincèrement pas avec des meetings un peu pompeux". Avec la crainte de promesses non-tenues et de réformes dont ils seraient encore les cobayes, ces élèves de Terminale disent qu'ils iront voter le 10 avril par devoir, pas par enthousiasme.