À la surprise générale, il y a "un moment Dati" dans cette campagne. Pas moins de trois sondages l’ont montré ces deux derniers jours. Dans celui d'Odoxa, la candidate LR vire même pour la première fois en tête des intentions de vote, devant Anne Hidalgo, à 25%. Dans celui d'Ipsos, elle gagne 6 points de bonnes opinions en un mois, à 41%.
D’ailleurs, il n’y a pas que les bons sondages. Il y a aussi ces
petits signes d’une campagne qui roule. Toutes ces petites choses qui viennent
en général avec le succès. La bienveillance inhabituelle - il faut bien le dire
- dont elle fait l’objet de la part de certains barons de la droite. Ou encore les Unes flatteuses que la presse lui consacre, et qui font
dire même à ses adversaires que c'est une "rock star". Et puis le
succès immédiat sur les réseaux sociaux des punchlines dont elle a le
secret.
Cela peut paraître étrange, mais que ce soit chez LR ou à l’Hôtel de Ville, les entourages le reconnaissent volontiers. Entre la maire sortante et Rachida Dati, il y a comme un effet miroir, une parfaite symétrie, qui les sert mutuellement. L'ex ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy et la socialiste Anne Hidalgo ont en commun la notoriété et le fait d’être particulièrement "clivante". Dit autrement : on les adore, ou on les déteste. Leur positionnement politique, pour l’une comme pour l’autre, est une évidence.
Elles font campagne sans même avoir besoin de l’évoquer. Elles incarnent naturellement les deux pôles de l’offre politique parisienne. Par exemple, fin janvier, Rachida Dati était l’invitée du Grand Jury de RTL. Et elle a canardé sur l’un de ses sujets préférés. "Avec Anne Hidalgo on se réveille un matin et on découvre qu’on une piste cyclable en bas de chez soi !" Et voilà comme le dialogue de cette campagne s’est installé petit à petit entre elles deux. Rendant la tâche difficile pour Benjamin Griveaux,englué bien avant même son affaire dans un positionnement "en même temps", forcément moins accrocheur… L'avenir dira si Agnès Buzyn a les moyens de perturber ce pas de deux.
Ajoutez à cela que Rachida Dati et Anne Hidalgo se vouent une
estime mutuelle dans la vie. Au point qu’il est déjà arrivé que la première
passe un coup de fil au cabinet de la seconde pour s’excuser, sans vraiment le
dire, d’avoir "tapé" la maire, dans une interview. Au point encore
qu’elles se soient échangé quelques mots par téléphone en plein cœur de l’affaire Griveaux. Entre elles la règle est simple : pas de coup bas, que
des coups en face.
Ces sondages traduisent qu’il y a une dynamique positive. Mais certainement pas que Rachida Dati peut l’emporter. À Paris l’élection est indirecte. En fait il y a 17 élections d’arrondissements, qui permettent d’élire en tout 163 conseillers. Ce sont eux qui désignent le maire. C’est ce qu’on appelle le troisième tour. Et donc pour l’emporter il faut être choisi par 82 conseillers au moins.
Ce qui fait que pour que Rachida Dati qui, contrairement à Anne Hidalgo, ne dispose pas de la grosse réserve de voix écolos pour le second
tour, ait une chance, il faudrait d’abord que la droite conserve tous les
arrondissements qu’elle avaient gagnés en 2014. Ce qui en soi n’est pas rien.
Et ensuite qu’elle arrache deux gros arrondissements, le 12e et
le 14e, par exemple. Bref, pour citer un stratège du parti, il faudrait un "alignement de planètes" assez extraordinaire. Il reste trois semaines de campagne avant le premier
tour.
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