Il n’y a que les écolos pour être en tête des sondages dans une ville et débrancher leur candidate à 55 jours d’une élection. C’est ce qui vient de se passer à Montpellier : la direction nationale d’Europe Écologie les Verts (EELV) a retiré son investiture à la tête de liste.
Dans la même veine, ils avaient un jour débranché leur candidat à la présidentielle. C’était en 2002. Ils avaient aussi rejeté la candidature de Nicolas Hulot. C’était en 2012. Car les écolos sont parfois assez forts pour mal gérer leurs succès annoncés.
À Montpellier, il faut dire que la candidate a viré tous les écolos, y compris son directeur de campagne, pour s’entourer uniquement d’amis de François Ruffin, de la France Insoumise. Maintenant, dans ce bazar, ils ne savent plus s’ils ont encore une chance de gagner. À leur décharge, la politique à Montpellier depuis l’inénarrable Georges Frêche, c'est toujours un défi pour les partis nationaux.
Les autres exemples ne manquent pas. À Paris, il y a eu la rocambolesque tentative de rapprochement avec Cédric Villani. Mais, au-delà du fiasco, cette opération a réveillé une veille fracture qui n'a jamais été réglée chez les écolos.
Cette fracture, c'est le fameux problème de la pastèque : des écolos très, très à gauche et puis des écolos réalistes, c'est-à-dire verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur. Le candidat parisien et Yannick Jadot voulaient se rapprocher de Cédric Villani, le trublion de La République en Marche. Mais le chef du parti, Julien Bayou, a dit non : "Hors de question de s’allier avec un macroniste, même dissident…"
Les écolos français ne sont donc pas comme les verts allemands ou autrichiens. De l’autre côté du Rhin, ils peuvent gérer avec les conservateurs ou avec la droite. Leur but : qu’importent les alliés, il faut que leur cause avance. En France, on en est encore très, très loin.
Pour les élections municipales, ils auront toutefois besoin de s'allier. Mais ce sont eux qui feront les alliances. Le Parti socialiste est obligé de les suivre, comme à Bordeaux, et le rapport de force entre alliés s’est complètement renversé. Dans l’histoire des écolos, c’est totalement inédit. Ils sont en train de devenir la nouvelle force centrale à gauche.
Ce changement inquiète jusqu’au gouvernement. Un ministre très politique se demande même si, le soir des résultats, les nouveaux maires ne seront pas surtout écolos ? Au sein du gouvernement, ils sont plusieurs à craindre cette poussée. Et certains contre-attaquent.
C'est le cas de Brune Poirson, qui dénonce ce mardi 21 janvier matin dans le Figaro les "populistes verts". La secrétaire d’État à la transition écologique vise ceux qui font passer tous les discours réalistes, c’est-à-dire ceux du gouvernement, pour des renoncements. Un autre ministre accuse les écolos de promettre un monde merveilleux pour demain mais sans jamais dire comment ils vont y parvenir.
Quoi qu'il en soit, la campagne des élections est lancée. Et si la République en Marche vise les écolos, c'est parce qu'ils sont vus comme une sérieuse menace électorale, à la fois pour les élections municipales, mais aussi pour les régionales et pour la présidentielle de 2022.
Un responsable d'EELV en est d'ailleurs persuadé : jusqu'à présent la force d'Emmanuel Macron résidait dans sa capacité à être porteur d'espoir et se tourner vers l'avenir. Aujourd'hui les Verts considèrent que l'espoir et l'avenir, se sont eux. À croire que le pastèque a pris le melon...
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