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Photo de famille des députés LR avec leur président, Olivier Marleix, en premier plan, le 22 juin 2022.
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
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Emmanuel Macron, qui n'est pas parvenu à avoir une majorité absolue lors des législatives, a posé un ultimatum aux groupes politiques. Sont-ils prêts à former une coalition ? S’engagent-ils seulement à voter certains textes ?
D'autant plus que si Élisabeth Borne ne veut pas perdre sa place à Matignon, elle doit trouver les 40 députés manquants à la majorité présidentielle. L'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, estime qu'il est probable "d'imaginer un compromis" avec LR, son ancienne famille politique.
Les Républicains ont quant à eux obtenu une soixantaine de sièges à l'Assemblée. S'ils s'allient avec les macronistes, cela donnerait une majorité absolue à Emmanuel Macron qui n'a obtenu que 245 sièges aux législatives. Il faut savoir que la majorité des députés LR s'oppose à une coalition avec le gouvernement, comme c'est le cas de leur nouveau patron à l'Assemblée Olivier Marleix qui a assuré dans les colonnes du JDD du 28 juin que LR ne voulait "pas servir de béquille au pouvoir". Mais plusieurs figures de la droite, comme Jean-François Copé ou Philippe Juvin, ont fait connaître leur volonté de trouver un accord avec Ensemble.
Le maire LR de Meaux Jean-François Copé a notamment, dès le 19 juin dernier, appelé sa famille politique à "un pacte de gouvernement" entre Emmanuel Macron et les Républicains. Ce pacte est "vital" selon lui pour "lutter contre la montée des extrêmes", comme il l'écrivait sur son compte Twitter. Bruno Retailleau a reproché à Jean-François Copé ses propos : "Ce n'est pas correct ce que tu as fait dimanche à la télé en parlant coalition, tu donnes l'impression qu'on va à la soupe", lui a lancé le patron des sénateurs LR.
Un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes.
Jean-François Copé
Mais le maire LR de Meaux tente encore de convaincre son parti. "On a une opportunité de tordre le bras à Emmanuel Macron", a-t-il souligné sur BFMTV, reconnaissant qu'il était toutefois "minoritaire" à le souhaiter au sein de son parti. D'après l'ancien ministre, "la droite de gouvernement" doit imposer "de manière globale de réformer sur des sujets clefs sur lesquels il (Emmanuel Macron) est absent (...) mais pour y arriver, il ne faut pas que ce soit des débauchages individuels (...) mais c'est LR qui, fort de ses députés, doit indiquer le rôle qu'il veut jouer", a-t-il expliqué.
La présidente LR du Pays de la Loire Christelle Morançais est du même avis : à l'issue de l'annonce des résultats dimanche 19 juin dernier, elle a assuré que LR devait "bâtir avec Emmanuel Macron un contrat de gouvernement, qui doit être négocié de A à Z", a-t-elle écrit sur son compte Twitter. Le président LR de la Région Grand-Est, Jean Rottner, plaide lui aussi pour que la droite apprenne "à travailler avec Emmanuel Macron d'une manière ou d'une autre. Si ça peut être dans l'esprit d'une forme de coalition, il faudra le faire", a-t-il déclaré lors d'un entretien pour Le Parisien le 23 juin dernier. Dans une tribune publiée dans Le Figaro, que les deux présidents de régions soutiennent, l'ex-LR Christian Estrosi a appelé les "maires de tous les territoires de France pour un compromis sans compromission", estimant que "la coalition est la seule issue du blocage". "L'ensemble des groupes parlementaires de l'arc républicain doit désormais se mettre autour de la table pour négocier un accord de gouvernement.", écrit-il.
Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Étienne, a lui aussi proposé un "pacte républicain" avec Emmanuel Macron, comme le rapporte Ouest-France. "Soyons exigeants si nous voulons rester un parti de gouvernement, et pas continuer cette descente inexorable qui fait de nous aujourd'hui, effectivement, un groupe qui peut être clé pour sortir de l'ornière notre pays. Et encore une fois, c'est notre responsabilité. Il en va de l'avenir de la France", avait-il déclaré sur franceinfo le 21 juin dernier. Catherine Vautrin, ancienne ministre et ex-LR qui s'est ralliée à Emmanuel Macron en février dernier, avait par ailleurs appelé les Républicains à "prendre leur responsabilité" afin "d'éviter la paralysie de la France" dans les colonnes de Libération le 20 juin.
Il faut se placer dans une logique de cohabitation en réclamant des grands ministères.
Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine
Le nouveau député LR Philippe Juvin a, lui, déclaré qu'il fallait "en prendre acte et tenter de faire d'une situation qui apparaît comme un blocage, une chance. Comment ? En apprenant la démocratie parlementaire comme la pratiquent nos voisins. Avec des accords, négociations..." Il plaidait en effet pour un accord de gouvernement "à l'allemande" avec la majorité présidentielle et pour une "logique de cohabitation en réclamant des grands ministères". Le patron des Républicains Christian Jacob l'avait recadré : "Ça ne tient pas la route, on est 60, les macronistes 245 !".
La ligne de LR et sa soixantaine de députés marque cependant une "opposition responsable". Laurent Wauquiez a déclaré lundi 20 juin au conseil stratégique qu'il ne voulait "pas de combine pour négocier des places, mais pas de blocage". De son côté, le député LR Julien Dive a lui aussi assuré que les Républicains ne "seront ni dans l'obstruction ni dans la compromission, nous serons force de proposition !", sur le plateau de France 5.
On est favorable aux compromis, mais pas aux compromissions.
Florence Portelli, maire LR de Taverny et vice-présidente de la région Île-de-France sur RTL
Florence Portelli, la maire de Taverny et vice-présidente de la région Île-de-France, avait détaillé au micro de RTL la ligne directrice qu'allaient adopter les députés de son parti dans les mois à venir. "On est favorable aux compromis, mais pas aux compromissions", a-t-elle assuré. "Cela veut dire que quand les choses vont dans le bon sens et qu'il y a vraiment un esprit de construction et d'écoute, ce serait complètement idiot vis-à-vis du pays de claquer la porte, mais en revanche, si ça ne va pas dans le sens de nos valeurs et de ce qu'on pense être bon pour le pays, ce sera non", a-t-elle ajouté. En clair, LR ne veut surtout pas appartenir à la majorité mais pourra voter des lois sous conditions.
Parmi ceux qui sont opposés à toute alliance avec Emmanuel Macron, il y a aussi le finaliste du congrès des LR Éric Ciotti, Laurent Wauquiez, le numéro 3 du parti Aurélien Pradié ou encore le chef des Républicains Christian Jacob. Pour eux, pas question de gouverner avec le président réélu.
Il n'est pas question ni d'un pacte, ni d'une coalition, ni d'un accord de quelque forme que ce soit.
Christian Jacob, patron des LR
"Il n’est question ni d’un pacte, ni d’une coalition, ni d’un accord de quelque forme que ce soit", a assuré le patron des LR lundi 20 juin dernier à la sortie de son entretien avec Emmanuel Macron. "Nous avons fait une campagne dans l’opposition, nous restons dans l’opposition de matière déterminée, mais responsable.", a également assuré le patron des Républicains.
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