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Jean-Luc Mélenchon est-il contesté au sein de la France insoumise ?

DÉCRYPTAGE - La défaite électorale de la France insoumise aux élections européennes plonge Jean-Luc Mélenchon dans l'incertitude. Le leader du mouvement politique fait face aux critiques émanant de son propre mouvement.

Jean-Luc Mélenchon, le 26 mai 2019
Jean-Luc Mélenchon, le 26 mai 2019
Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Marie-Pierre Haddad
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"Personne n'est capable de fédérer" la France insoumise comme Jean-Luc Mélenchon, a assuré lundi 10 juin le député LFI Éric Coquerel, estimant que le mouvement avait "besoin" d'une telle "figure tribunitienne", malgré l'échec des élections européennes. Le député insoumis martèle ce message depuis le soir du 26 mai.

Ses déclarations ont pour but de maintenir Jean-Luc Mélenchon à la tête de la France insoumise. Car en effet, la question du maintien du député des Bouches-du-Rhône à la tête du mouvement la France insoumise est posée. Un millier de signataires dont les députées LFI Clémentine Autain et Elsa Faucillon (PCF) appellent dans une tribune publiée mardi par Le Monde à un "big bang" de la gauche et à la construction d'un nouveau "cadre de rassemblement politique et citoyen".

Au lendemain des élections européennes, où la gauche est apparue "en miettes, désertée par une très grande partie des classes populaires", les auteurs - élus, militants politiques, associatifs et syndicaux, artistes et intellectuels - estiment nécessaire "un big bang" pour "construire une espérance capable de rassembler et de mobiliser". 

Le temps de la réflexion ?

Le samedi 1er juin, soit une semaine après la défaite de la France insoumise aux européennes, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé sur l'après-scrutin. Sur son blog, l'ancien candidat à la présidentielle de 2017 explique : "Par tradition intellectuelle, j’attends toujours que 'la poussière retombe' avant d’analyser un nouveau paysage".

Et il fixe ainsi une nouvelle échéance : "Tout ceci dit, après le 6 juin, je m’exprimerai plus largement, aussi clairement que j’en suis capable. Je dirai mon appréciation du moment politique. Je proposerai une suite pour notre chemin et je dirai ce qu’il en sera pour moi".

Contestations et départ

Parmi les premiers signataires de la tribune dans Le Monde, aucun Insoumis de premier plan, mais de nombreux membres de Générations (Yves Contassot, Guillaume Balas, Régis Juanico), des écologistes comme le conseiller de Paris Jérôme Gleizes, des communistes comme le maire de La Courneuve Gilles Poux ou le député Stéphane Peu. Les signataires appellent à un rassemblement le dimanche 30 juin au cirque Romanès à Paris. 

"Dans les critiques que l’on a entendues ces derniers jours, il y avait : autoritarisme, absence de démocratie, pas d’instance de décision collective. C’est ce que dénonce Clémentine Autain, quand elle réclame un changement de ligne et c’est ce qui a provoqué le départ samedi de Charlotte Girard", explique Alba Ventura dans son édito politique.

Une des figures de la France insoumise, Charlotte Girard, a annoncé son départ du mouvement, dont elle s'était déjà mise en retrait, fustigeant sa "désorganisation", l'impossibilité d'y exprimer ses désaccords, et "l'écart" que LFI n'a pas comblé avec "les gens". Selon Alba Ventura, "il faut savoir que Charlotte Girard n’est pas une personnalité publique. Elle est dans l’ombre mais c’était un pilier chez les Insoumis. Elle était très reconnue, très appréciée et très proche de Jean-Luc Mélenchon à l’origine"

Éviter de suivre le destin de Wauquiez

Mais en coulisses, Jean-Luc Mélenchon semble avoir déjà bien analysé sa situation. Selon Le Canard Enchaîné, il aurait dit à ses troupes : "Nous ne sommes pas du tout dans la situation de Wauquiez (qui a démissionné après la défaite des Républicains, ndlr). Lui a été lâché, même par ses plus proches. Moi par personne... Je ne suis pas comme Wauquiez, mis sous la pression des chiens".

En tout cas, dans les critiques que l’on a entendues ces derniers jours, il y avait : autoritarisme, absence de démocratie, pas d’instance de décision collective.