Gérald Darmanin : son parallèle entre "haine du flic" et "haine du juif" lui attire les foudres de la gauche
De nombreuses voix se sont élevées à gauche pour dénoncer les propos du ministre de l'Intérieur, qui a fait le lien, mardi 17 octobre soir, entre détestation de la police, et antisémitisme.
Les tensions s'accentuent en marge du conflit entre le Hamas et Israël. Depuis l'attentat au couteau du lycée Gambetta d'Arras, perpétré le 13 octobre par un étudiant radicalisé, Gérald Darmanin occupe l'espace médiatique, déterminé à sévir contre toute complaisance envers le terrorisme. Pour plus de "fermeté", le ministre de l'Intérieur s'emploie donc depuis quatre jours à dissoudre tout mouvement jugé suspect, et multiplie les saisines pour "apologie du terrorisme".
Jusqu'à l'excès ? Ce mardi 17 octobre, le locataire de Beauvau s'est à nouveau attiré les foudres d'une partie de la classe politique, en liant griefs contre la police, et antisémitisme : "Cette crise, elle a permis aussi d’abattre un certain nombre d’hypocrites. Elle a permis de révéler quel était le projet politique d’un certain nombre de responsables qui parlent à des millions de personnes, et dont la voix porte", a estimé Gérald Darmanin lors du dîner annuel républicain du Conseil des communautés juives du Val-de-Marne, qui avait lieu mardi soir.
Et d'achever cette pique à peine dissimulée contre La France insoumise, dont les prises de position depuis l'offensive du Hamas en Israël se heurtent à celles du camp présidentiel, par une comparaison tranchée : "La haine du juif et la haine du flic se rejoignent".
"Honte", "cynisme" et "instrumentalisation"... Les élus montent au créneau
Alors que la Nupes bat de l'aile, une grande partie de la gauche a souhaité réagir aux propos du ministre, dénonçant une attaque injustifiée et contre-productive. À commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui s'est indigné sur X (ex-Twitter) : "Honte d’un gouvernement français qui invente des polémiques intérieures au lieu d’aller au secours des victimes des crimes de guerre à Gaza". "Cynisme écœurant. Darmanin est prêt à toutes les instrumentalisations, tous les mensonges pour diaboliser la gauche, au service de son ambition personnelle", a dénoncé de son côté l'élu LFI Bastien Lachaud, depuis son propre compte X.
Bien que fermement opposé aux dernières prises de parole de ses confrères Insoumis, le leader du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est joint aux critiques, fustigeant une "double faute" de la part du ministre de l'Intérieur, qui selon lui fait ici preuve d'"une instrumentalisation odieuse de la lutte nécessaire contre l’antisémitisme" et d"une banalisation de l’antisémitisme qui a conduit à l’extermination de 6 millions de juifs".
"À quoi jouez-vous ? […] des policiers avec des insignes néonazis ont été épargnés par leur hiérarchie de sanction disciplinaire à la hauteur", a interpellé la députée EELV du XVIe arrondissement de Paris Sandrine Rousseau, dans une publication sur X. Et Adrien Quatennens de renchérir sur le réseau social, accusant la majorité de souffler sur les braises : "Les irresponsables, ceux qui poussent le monde au choc des civilisations, c’est vous !".
Une ambiance électrique, alimentée par les procédures pour "apologie du terrorisme" lancées, notamment à l'encontre du NPA et de la députée insoumise Danièle Obono, accusée d'avoir qualifié quelques heures plus tôt au micro de Sud Radio, le Hamas de mouvement qui "résiste" - à défaut de le décrire comme un groupe terroriste.
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