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Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Olivier Faure et Marine Tondelier
Crédit : AFP
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Une pause ? Une rupture ? Depuis plusieurs jours, la Nupes n'a plus grand-chose d'une alliance. Le Parti socialiste, le Parti communiste et les Écologistes dénoncent les propos de la France insoumise sur le Hamas. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a refusé de qualifier "d'organisation terroriste" les responsables de l'attaque en Israël qui a fait plus de 1.300 morts le 7 octobre dernier. Le conflit a fait plus de 3.000 morts côté palestinien.
Après plusieurs jours de joutes verbales par médias interposés, Olivier Faure a tranché : le PS doit mettre en pause sa participation à la Nupes. Le parti a voté en faveur du "moratoire". Cette décision est, à la fois la conséquence des propos de LFI sur le Hamas et aussi la conséquence de plusieurs mois de polémiques et de désaccords avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Quelques heures avant le vote, ce moratoire avait déjà pris une forme réelle : les députés socialistes n'ont pas siégé à la réunion de l'intergroupe du 17 octobre.
Les socialistes ne sont pas les seuls à être arrivés au bout de cet accord électoral. Avant eux, les communistes ont appelé à "tourner la page" de la Nupes. Les élus communistes demandent une révision du mode de fonctionnement et de travail entre tous les députés de gauche. Mais concrètement, qu'est-ce que cela signifie ? Pourquoi ces partenaires ne quittent-ils pas la Nupes ?
Un député socialiste qui reconnaît avoir un temps envisagé le départ de Nupes pour son groupe a expliqué à RTL être revenu sur ce scenario. "Dire que l'on quitte la Nupes, c'est accréditer le fait que Nupes = La France insoumise. C'est ce qu'il faut éviter. Le premier qui part, malheur à lui. Il se marginalise", commente cet élu.
Les députés communistes prônent quant à eux une refonte du mode de fonctionnement de la Nupes. "Ouvrons une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes !", écrivent les communistes dans leur résolution, adoptée à 92,8% du conseil national. "Il est temps de construire un rassemblement qui soit utile, respectueux de nos différences et de toutes les forces vives de notre société, poursuit le PCF. Il est temps d'ouvrir une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d'union, permettant le débat entre nous comme avec les citoyens et les organisations syndicales", peut-on lire dans un communiqué du parti.
La patronne des députés écologistes Cyrielle Chatelain a proposé quant à elle de réunir les 151 élus de gauche, sous la forme d'une "assemblée générale" et cela "le plus rapidement possible".
Si le PS, le PCF et les Écologistes restent au sein de la Nupes, un autre doit bien partir. Et il est formellement désigné par une partie de la gauche : la France insoumise. Et plus précisément Jean-Luc Mélenchon. Même s'il n'a plus de mandat de député et donc de rôle dans la Nupes, l'ancien candidat à l'élection présidentielle concentre toutes les critiques. Sa méthode et son influence sur le groupe des députés insoumis sont vivement contestées par les partenaires de la Nupes.
En conférence de presse le 17 octobre, le député socialiste Arthur Delaporte a pointé la responsabilité de l'ancien candidat à l'élection présidentielle dans l'échec de la Nupes. "Il a dit : ‘Faites mieux’ et bien pour pouvoir faire mieux, il faut qu’il nous laisse faire". Propos appuyé par la députée socialiste Christine Pirès-Beaune. "Si Jean-Luc Mélenchon aime la gauche, il doit s’effacer. Qu’il nous laisse construire une alternative" pour 2027, a-t-elle demandé.
Les Écologistes, par la voix de Marine Tondelier charge Jean-Luc Mélenchon. "Le problème (de la Nupes, ndlr), c'est son pseudo leader qui passe son temps à provoquer tout le monde par des tweets intempestifs", a-t-elle déclaré. Du côté du Parti communiste, Fabien Roussel a fait savoir qu'"en tant que député", il ne pourra pas "s'asseoir à la même table que ceux qui l'ont traité de nazi".
Derrière les attaques contre Jean-Luc Mélenchon, il y a ceux qui n'ont jamais accepté que la gauche se rassemble
Eric Coquerel, député LFI
Ciblé par les critiques, Jean-Luc Mélenchon a acté les propos des membres de Nupes. Quant à sa garde rapprochée, elle continue de faire bloc autour du chef. Le député LFI Eric Coquerel a estimé auprès de RTL que "derrière les attaques contre Jean-Luc Mélenchon, il y a ceux qui n'ont jamais accepté que la gauche se rassemble sur un programme de rupture. On vit un conflit extrêmement grave. Ce n’est pas bien d’utiliser cela à des fins de politique interne", a-t-il dénoncé.
Se pose désormais la question de savoir si la France insoumise est effectivement prête à se laisser pousser vers la sortie. Officiellement, non. En conférence de presse, la présidente du groupe des députés insoumis, Mathilde Panot, a fait comprendre qu'elle ne comptait pas laisser de place à l'insatisfaction de certains à gauche. "Nous avons fait des propositions à tout-va. Nous avons proposé l’acte 2 pour avoir une agora où il peut y avoir des intellectuels, des artistes qui participent à la Nupes (...) Ce qui a été refusé. Ce qui est problématique, c’est de ne pas respecter le programme pour lequel nous avons tous et toutes été élus", a-t-elle déclaré le 17 octobre.
Et d'ajouter : "Le PS est en train de prendre un prétexte pour essayer de rompre la Nupes. C’est indigne de le faire comme ils le font. Nous sommes tous et toutes alignés sur le même programme".
L'issue pourrait pourtant venir des insoumis eux-mêmes. Ceux qui ont pris leurs distances avec Jean-Luc Mélenchon. Raquel Garrido, insoumise de la première heure, n'hésite pas à clamer son désaccord avec l'ancien candidat à la présidentielle. Dans Le Figaro, la députée insoumise déclare : "En décembre dernier, Jean-Luc Mélenchon avait le choix d’aider à faire mieux, comme il nous y avait invités après la présidentielle, ou de nuire. Je dois constater qu’il n’a fait que nuire depuis 10 mois". Lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, la députée Clémentine Autain a reconnu, quant à elle, une "faute politique" de la France insoumise sur le Hamas. Tout en précisant qu'"à la France insoumise, personne ne soutient le Hamas". Reste à savoir s'ils saisiront la main tendue par les socialistes, les communistes et les écologistes.
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