- 21m44s
3 min de lecture
Emmanuel Macron : "Je souhaite le rassemblement le plus large en Europe"
Crédit : dailymotion
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
À la suite du remaniement ministériel, Emmanuel Macron s'est exprimé hier soir à la télévision. J’ai trouvé cette allocution étrange. D’abord sur la forme, un cadrage étrange, un président mal éclairé, qui parle à 20 heures avec la lumière du jour à l’extérieur, en lisant des feuilles raturées. Et puis dans l’expression, c’était quand même assez ampoulé.
Alors sans doute, avait-il à cœur d’afficher un ton plus solennel et moins arrogant, faire profil bas, alors qu’il lui est reproché son "parler vrai", il y a même eu un mea culpa, lorsqu’il dit "j’entends les critiques", "parfois j’ai pu déranger ou choquer".
Sans doute voulait-il mettre de la gravité dans son propos, notamment lorsqu’il évoque les désordres en Europe et les troubles dans notre pays. Mais cela manquait terriblement de souffle.
C’était un peu un message attrape-tout de 12 minutes. Un message dans lequel il fallait se montrer attentif au sort des Français. C’est pour cela qu’il a commencé par les sinistrés de l’Aude. Il fallait mettre au centre des débats le combat des européennes, dans lequel il s’impliquera, enjeu crucial pour lui.
Il fallait aussi ne pas laisser les relations s’envenimer avec les élus locaux, les territoires, vous avez vu comme il a cajolé les maires. Un message également sur la maîtrise de notre souveraineté : Ne pas "se soumettre" : il a répété plusieurs fois. Et puis il a redit : "Pas de changement de cap, pas de tournant", "continuer les transformations". Bon ça, c’est sa ligne et il a raison de s’y tenir. Mais je ne vois pas en quoi cette expression peut lui permettre de se relancer.
Le remaniement ? Il n'en a quasiment pas parlé parce qu’il ne voulait pas lui donner plus d’importance. Le remaniement, c’est le gouvernement. Lui, c’est le président. Il fallait qu’il reprenne le dessus, qu’il passe à autre chose. Il voulait que ce soit sa séquence. Alors que ce remaniement a duré 15 jours et que l’on sait très bien que ce remaniement, c’est aussi (et surtout) l’œuvre d’Emmanuel Macron.
C’est vrai, c'est moins un gouvernement Philippe qu’un gouvernement Macron. Édouard Philippe voulait des politiques, des pro, de droite. Emmanuel Macron lui impose des fidèles et des techniciens. C’est Emmanuel Macron qui a fait le choix de Christophe Castaner à Beauvau, un proche de la première heure. Un grand classique, comme Giscard avait Ponia, ou Mitterrand, Deferre.
Ce remaniement, c’est juste un rafraîchissement
Alba Ventura
Sauf que, comme c’est d'abord un fidèle, qui n’incarne pas fortement la sécurité, il l’a renforcé avec un compétent, Laurent Nuñez, l’ancien patron du renseignement. Castaner va faire de la politique et Nuñez va faire l’Intérieur. Pour le reste, on a fait sortir les maillons faibles. On a mis de la gauche modérée, de la société civile et un soupçon de droite et de centre. C’est-à-dire la marque En Marche, la marque de Macron !
En fin de compte, ce n’est pas un remaniement. C’est juste un rafraîchissement au sens où quand il y a un bug dans votre ordi, vous rafraîchissez la page ! Le centre de gravité n’a pas bougé. C’est précisément ce que voulait le président. Mais là aussi, le souffle est un peu court.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte