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VIDÉO - Remaniement : Christophe Castaner, passionné, sans filtre et meilleur atout de Macron

PORTRAIT - Porte-parole, secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, Christophe Castaner est le nouveau ministre de l'Intérieur, Pièce centrale du gouvernement d'Emmanuel Macron, il ne cesse de s'émanciper.

Chrsitophe Castaner, le 19 septembre 2018
Chrsitophe Castaner, le 19 septembre 2018
Crédit : ludovic MARIN / AFP
Castaner, l'homme de confiance de Macron à l'intérieur
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Marie-Pierre Haddad & Isabelle Choquet

Issu du Parti socialiste, et donc de l'ancien monde critiqué par Emmanuel Macron, Christophe Castaner incarne la nouvelle vision de la politique souhaitée par le chef de l'État. Il en fait presque oublié son passé de socialiste. Présent médiatiquement à ses côtés lors de la campagne présidentielle, l'ancien maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) est devenu porte-parole du gouvernement, puis secrétaire d'État en charge des relations avec le Parlement.

Mardi 16 octobre, il devient le remplaçant de Gérard Collomb au ministère de l'Intérieur. Il est aussi délégué général de La République En Marche. Un poste qu'il occupe en multipliant sa présence dans les médias et sur les réseaux sociaux. Son rôle, selon lui ? "Protéger".

Il est un féroce bouclier : aucune critique ne semble pouvoir atteindre le président de la République et ses ministres lorsqu'il est dans les parages. Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il a "porté la parole d'un gouvernement silencieux", comme le notait Le Monde en août dernier. Sa mission s'organise autour de trois piliers : "Défendre, expliquer, promouvoir", comme on peut le lire sur le site du gouvernement

De fameuses castaneries

Quand Christophe Castaner est devenu porte-parole, on lui a demandé de se raser. Il a refusé. "Ça fait partie de moi", dit-il. Comme ses lapsus en série au compte rendu du conseil des ministres. Castaneries devenues fameuses. Avant cela, dans les meetings de campagne, il n'hésitait pas à chanter, plus ou moins justes, des chants de stade à la sauce En Marche. "Qui ne saute pas n'est pas Macron" : il l'a fait, et il en sourit encore.

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Brut de décoffrage. Mais plus subtil qu'il y parait. C'est tout sauf un bourrin, dit-on à Matignon, il est même très fin. Le désinvolte décontracté cache un grand sensible, qui assume son amour pour son patron. C'est aussi un énorme bosseur, qui se lève à l'aube pour lire la presse. 

En espérant s'y voir. Car il reconnaît un certain goût pour la lumière. C'est ce qui le fait courir de radio en télé. Mais comme il dit "on ne fait pas Martichoux comme on va aux champignons". Alors il se prépare en pratiquant la méditation. Depuis un voyage à Bali, c'est un adepte du sourire intérieur. Son mot préféré ? Ivresse. Un mot ambigu, dit-il, passionné et excessif. Forcément.

Casta est au front, il fait un travail de Titan

Au gouvernement, Christophe Castaner, c'est le SAV du gouvernement grâce à l'autre facette de son poste : secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement. Avec les députés de La République En Marche, il étend son champ d'action. "Le véritable patron du groupe, c'est lui", racontait un conseiller de l’exécutif au Monde, à l'époque où Richard Ferrand était à la tête du groupe de députés. 

Un autre élément aurait aussi poussé Christophe Castaner à la tête des personnalités du gouvernement : son entente avec Édouard Philippe. À l'origine, les deux hommes se connaissent peu. Mais ils se seraient rapprochés grâce à leur expérience d'élu local. Le premier a été maire de Forcalquier de 2001 à 2017 et le second, maire du Havre de 2010 à 2017.

"On s'est rendu compte qu'en tant que maire, on faisait du dépassement politique comme monsieur Jourdain faisait de la poésie, même si j'assume les différences entre gauche et droite", confie l'ancien maire de Forcalquier aux Échos. Le Premier ministre apprécierait le côté "cash" de son secrétaire d'État, comme l'explique son entourage, qui ajoute : "Casta est au front, il fait un travail de Titan". Dans l'entourage du chef de l'État, on reconnaît que "ce qui sort de la bouche de Christophe pourrait sortir de celle du Président". 

Frimeur et sans filtre

Au-delà de la politique. Christophe Castaner a fini par se réconcilier avec son père. Il l'a même accompagné jusqu'à sa mort annoncée, il y a trois ans. Mais il n'a pas su lui dire adieu. Juste "à demain". Casta le volubile était à court de mots. C'est contre cet homme-là qu'il s'est construit. Un militaire de carrière, dur, violent. De son enfance, Christophe Castaner ne garde que les corvées, les taloches et l'incroyable avarice du paternel. Pas de livres, pas de musique. Une maison plongée dans la pénombre, à cause des ampoules basse tension.

À 17 ans, il claque la porte. Et entame à Manosque une vie de flambeur, boites de nuit et parties de poker jusqu'au bout de la nuit, où il croise quelques figures du milieu marseillais. Il aurait pu mal tourner. Heureusement, il y a Hélène, qui deviendra sa femme et la mère de ses deux filles. Pour elle, il passe son bac en candidat libre, et le décroche à l'oral. Diplômé de droit et de criminologie, il est lancé. Mais il assume toujours son côté "kéké". Frimeur et sans filtre. C'est sa marque de fabrique.

Castaner, c'est le gars simple, simplet disent les méchantes langues. Le méridional de l'étape, bonhomme et exubérant. Un peu Fernandel, un peu Belmondo. Grande carcasse énergique, barbe de trois jours et chaîne en or qui brille. Celle de sa mère, qu'il ne quitte jamais.

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