Élections européennes : Raphaël Glucksmann accusé par la France Insoumise de trahir la Nupes

L'alliance électorale entre les partis de gauche se fissure de plus en plus à l'approche des élections européennes. La liste PS/ Place publique portée par Raphaël Glucksmann obtient 14% des intentions de votes, selon notre dernier sondage Toluna Harris Interactive avec M6 et Challenges. Soit, un point derrière Valérie Hayer, la candidate de la majorité présidentielle. 

Cette troisième position dans les sondages a déclenché des tensions entre Raphaël Glucksmann et la France Insoumise. Invité de l'émission Dimanche en politique le 12 mai dernier, le candidat ne s'est pas dit favorable à la retraite à 60 ans, "pas de manière totale et universelle". Au cours de cette même interview, le député européen a assuré qu'il ne fallait pas sortir du marché européen de l'électricité, tout en expliquant vouloir le réformer. 

Ces deux déclarations ont déclenché une vive colère au sein de la France insoumise. À commencer par la tête de liste insoumise, Manon Aubry. "Raphaël Glucksmann remet en cause le droit à la retraite à 60 ans, pourtant dans le programme de la Nupes", a-t-elle réagi, le 13 mai, lors de son meeting à Amiens. 

Même discours pour les députés insoumis. La députée du Val-de-Marne Clémence Guetté, co-responsable du programme "L'Avenir en commun", a envoyé un courrier à Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste "qui a été élu sur le programme partagé de la Nupes qui contenait deux engagements : le retour à la retraite à 60 ans et la sortie du marché européen de l'électricité", rappelle-t-elle. 

"Le PS a-t-il décidé de liquider le programme partagé de la Nupes et son orientation de rupture ?", le questionne-t-elle dans son courrier. "Quel crédit doit-on donner à votre signature sur un programme ?", écrit-elle plus bas. Pour le moment, Olivier Faure et son candidat qui présente son programme ce mercredi 15 mai, n'ont pas répondu publiquement. 

La France insoumise n'est pas la seule à s'être offusquée des propos tenus par Raphaël Glucksmann. Le Parti communiste, aussi intégré à l'alliance de gauche, a critiqué la remise en cause du programme de la Nupes. "Cet homme qui est de gauche, sauf quand on l'interroge sur les retraites… les services publics, les salaires, les fermetures d'usines, la souveraineté…", a ironisé la tête de liste du PC, Léon Deffontaines, sur X (anciennement Twitter). 

Un affrontement qui ne date pas d'hier

Ces tensions entre la France insoumise et Raphaël Glucksmann sont à l'image de leur relation lors de cette campagne pour les élections européennes. Autre évènement marquant : empêché de rejoindre le cortège du 1ᵉʳ Mai, l’eurodéputé PS avait alors dénoncé des manœuvres "orchestrées par les Insoumis". Une accusation toute suite démentie par Jean-Luc Mélenchon sur X : "Je ne suis pas d'accord avec l'expulsion organisée par le groupe qui le revendique, la Jeunesse communiste, de M. Glucksmann à Saint-Étienne, mais je note qu'il aurait dû réfléchir avant de parler et d'accuser LFI", avait-il écrit. 

La réponse de Raphaël Glucksmann ne s'est pas fait attendre. Une heure plus tard, la tension est montée d'un cran lorsque l'eurodéputé a publié une longue série de messages, sur le réseau social d'Elon Musk, visant ses adversaires et alliés de la Nupes : "La compétition électorale n'autorise pas tout, et ces méthodes sont écœurantes et dangereuses pour la démocratie", a-t-il assené dans l'un d'eux. "Raphaël Glucksmann, excusez-vous ! Vous avez accusé LFI de votre expulsion de la manif du 1er mai. Nous avons récusé vous et vos chefs du PS ont continué sur la base de vos accusations", lui a rétorqué le chef des insoumis, à bout de patience.

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