Édouard Philippe lance, avec un peu d’avance, sa campagne pour la présidentielle 2027 avec un livre coup de poing. Le titre ? Le Prix de nos mensonges. Ce qui pousse à réfléchir : est-ce que le seul aspirant officiellement déclaré dans la course à l'Élysée peut être élu sur du sang et des larmes ?
Au regard de l’histoire politique française depuis 50 ans, la réponse est claire. C'est non, ça ne peut pas marcher. Et pourtant, c'est le pari d’Édouard Philippe. C'est assez original pour être souligné. Voici un favori des sondages qui dit exactement ce que les gens n'ont pas envie d'entendre.
Il dit qu'il faudra travailler plus, qu’il faudra faire des économies massives, introduire de la retraite par capitalisation. À première vue, son livre prend plutôt l’allure d’un "Comment ne pas être élu ? Mode d'emploi".
D’ailleurs, Édouard Philippe prend une autre position impopulaire, estimant qu'il faudra, pour des raisons démographiques, une immigration de travail. C’est courageux ! Parce que jusqu'ici, ça n'a pas payé. La dernière fois qu'un homme politique français a osé dire publiquement que "la France vit au-dessus de ses moyens", c'était le 22 septembre 1976, en la personne de Raymond Barre. Si cela n’a pas empêché ce dernier de remporter les élections législatives, il a perdu au premier tour lors de la présidentielle de 1988.
Ainsi, depuis quelques décennies, la course à l’Élysée ressemble à un concours de Père Noël. Quelques candidats ont cependant essayé de jouer la carte de l’audace. François Fillon, en quelques sortes. Les spécialistes se rappellent que le début de sa descente dans les sondages ne date pas de l'affaire, mais de ses déclarations sur la réforme de la sécurité sociale.
Il y a également eu Valérie Pécresse qui avait également adopté ce positionnement, et qui n'a pas atteint la barre des 5%. Et ne parlons pas d'Alain Madelin qui est arrivé à moins de 4% en 2002. Exemple que l'on ressasse dans le petit monde politique.
Le mur de la dette qui se rapproche. On voit que la conscience du problème dans l'opinion progresse, même si tout le monde espère encore que c'est le voisin qui paiera la facture.
En clair, le pari d’Édouard Philippe, c’est que le pays commence à arriver à une forme d'âge de raison, celui où les enfants veulent encore des cadeaux, mais au fond ne croient plus vraiment au Père Noël. Et s'il réussit son pari, on peut dire que ça aura pris du temps. Quand Raymond Barre a déclaré que la France vivait au-dessus de ses moyens, la dette française était à 16% du PIB. Cette année, elle devrait dépasser les 115%.
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