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2 min de lecture
Bruno Retailleau, le 10 avril 2024
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
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Il y a 8 ans, Emmanuel Macron avait siphonné les voix de la droite, avec son “en même temps”. Aujourd’hui, c’est la droite (désormais dirigée par LR ) qui va tenter le mouvement inverse. C’est la mission du plombier Retailleau : inverser le flux du siphonnage.
Tout commence le 15 mai 2017 : Emmanuel Macron, qui vient de chez François Hollande, a gagné la présidentielle en mordant déjà vers le centre droit, mais tout le monde dit qu’il n’aura pas de majorité à l’Assemblée. C’est à ce moment qu’il fait le coup du siècle : il nomme Edouard Philippe à Matignon, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin à Bercy. Ainsi, il engloutit le gros morceau de la droite, et marginalise Les Républicains, qui devient un parti résiduel. Il ne fait pas d’alliance, il débauche, il siphonne, il digère la droite.
En 2022, il y a eu Valérie Pécresse en face de lui, celle-ci avait en début de campagne des sondages autour de 17% : Emmanuel Macron était à sa portée. Ensuite sa campagne n’a pas pris, et surtout, la peur d’un second tour de Marine Le Pen est apparue et Jean-Luc Mélenchon a poussé beaucoup d’électeurs de droite à voter utile dès le premier tour. Emmanuel Macron a donc de nouveau avalé la droite.
C’est le deuxième siphonnage de la droite, auquel s’ajoute encore un peu de débauchage puisqu’il va chercher Rachida Dati début 2024. Bruno Retailleau, son défi, consiste à retourner à son avantage cette forme de fluidité entre la droite et le centre.
Bruno Retailleau doit apparaître comme celui qui peut gagner. Il est déjà l’homme le plus populaire du gouvernement, il va devenir le plus puissant des ministres. Sa force, c’est précisément d’être à l’intérieur de ce socle commun, et donc de pouvoir prétendre à le représenter, au-delà même de son parti.
Deux ans avant la prochaine élection présidentielle, c’est long. À droite, le spectre de la balladurisation rôde encore : il ne faut pas être favori trop tôt.
Et puis en face, c’est intéressant, il y a Edouard Philippe, qui avait précisément été le premier vecteur du siphonnage macronien, et qui lui ambitionne de mettre en place sa propre tuyauterie, dans l’espoir d’aspirer les macronistes historiques, le centre gauche, et la droite non macroniste, la droite LR : celle de Bruno Retailleau. Ce qui est certain c’est que pour pouvoir l’emporter en 2027, la droite doit d’abord être au deuxième tour. Et pour cela, il ne peut rester qu’un seul plombier.
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