Il pleut des chefs ! C’était frappant ce lundi 26 mai. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est allé à la rencontre des agriculteurs qui manifestaient à Paris. À son côté se tenait la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Et il n’était pas là pour parler maintien de l’ordre puisqu'il a évoqué la souveraineté alimentaire : "Je ne veux pas que ce qui est arrivé hier à l’industrie arrive demain à l’agriculture".
Dans cette phrase, vous l’avez compris, le mot important, c’est le "je". Quelqu’un qui n’aurait pas suivi l’actualité aurait pu se dire devant sa télévision que c’était le Premier ministre qui parlait.
Cela fait déjà deux Premiers ministres... et trois avec Emmanuel Macron ! Souvenez-vous il y a deux semaines, le président s’exprimait longuement sur TF1. Et loin de se tenir dans la posture surplombante du président, qui voudrait qu’il s’en tienne aux grands axes et se concentre sur la politique étrangère et la défense, il avait répondu sur tout : emploi, école, santé mentale. Absolument tout. Comme à la grande époque, quand on parlait de "Jupiter", où il avait l’air d’être président, Premier ministre et ministre de tout à la fois.
C’est un sujet éternel de la politique. Vous savez, Georges Clemenceau avait une formule pour cela : "Pour prendre une bonne décision, il faut être un nombre impair, et trois, c’est déjà trop".
Mais le paradoxe, c’est que cet apparent trop-plein de chefs cache une forme de vacance du pouvoir : pas de majorité à l’Assemblée, et une contrainte budgétaire énorme qu’il est difficile de desserrer, précisément parce qu’il n’y a pas de majorité à l’Assemblée. Au fond, ces trois Premiers ministres disposent de peu de pouvoir, ce sont surtout des candidats.
Alors Bruno Retailleau, c’est évident, il est un candidat putatif à la présidentielle, il veut s’exprimer sur tout. Ce lundi 26 mai, devant les agriculteurs, il s’est offert un mini Salon de l’agriculture. Il aurait tort de se priver. François Bayrou, qui est rappelons-le le vrai Premier ministre parmi les trois, c’est différent. Il a une échéance budgétaire à la rentrée avec un gros risque de censure. Il est candidat à la survie, ou du moins à effectuer une sortie en beauté.
Emmanuel Macron, c’est plus mystérieux. Il ne peut se représenter, et l’échéance de 2032 est tout de même un peu lointaine. Mais candidat, que voulez-vous, c’est une nature. Et dans "Premier ministre", il y a "premier".
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