Bruno Retailleau était au matin du 21 mai à l’Élysée, au Conseil de défense en tant que ministre de l’Intérieur et l’après-midi à Matignon comme président des Républicains pour évoquer la proportionnelle. Avec deux casquettes et deux positions pour un seul homme, on peut se demander s'il peut tenir longtemps comme ça.
D’abord sur le principe, des ministres-chefs de partis, existent depuis toujours dans toutes les démocraties et en tout cas, du point de vue de Bruno Retailleau, c’est le bonheur : en général, les gens sont plutôt contents d’avoir le beurre et l’argent du beurre !
Bruno Retailleau n’ignore pas que cela lui a beaucoup servi face à Laurent Wauquiez d’être ministre de l’Intérieur, c'est l’effet "vu à la télé", il va s’en servir et il va s’exprimer sur tous les sujets, quitte à piétiner les plates bandes de ses camarades ministres.
Il peut se le permettre, il est populaire et a une légitimité. La politique est aussi l’art de s’imposer, et il faut s’attendre à ce que le courtois Bruno Retailleau soit un brin sans gêne.
Mais dans la perspective de la présidentielle, on peut se demander si celui-ci n’aurait pas intérêt à prendre son indépendance. C’est ce que lui dit une partie de son entourage, mais Bruno Retailleau, lui, a une référence en tête qui s’appelle Emmanuel Macron.
Souvenez-vous que le ministre Macron n’avait démissionné que fin aout 2016, soit quelques mois à peine avant la présidentielle à laquelle ils comptaient se présenter face à François Hollande et Manuel Valls, c'est-à-dire le président et le premier ministre qui l’avaient nommé.
À ceux de ses amis qui l’ont pressé de partir avant l’été, Bruno Retailleau a semble-t-il répondu : Oui, avant l’été 2026.
En pratique, c’est très improbable que Bruno Retailleau continue ainsi. D’abord, parce que l’espérance de vie de ce gouvernement est très faible, le risque de censure à l’automne est très élevé.
Et puis les autres, dans l’exécutif, ne vont pas lui faire des cadeaux. Par exemple, le 21 mai, Emmanuel Macron lui a coupé l’herbe sous le pied en convoquant un Conseil de Défense à propos du rapport sur les Frères musulmans. Une manière de préempter ce qui pour Bruno Retailleau était évidemment un sujet de prédilection.
Il peut surtout y avoir des frottements sur le fond comme sur l’immigration, par exemple, il pourrait assez vite y avoir des situations, fortuites ou provoquées, qui le mettraient en contradiction avec son discours et l’obligeraient à partir.
Tout est dans les circonstances. Claquer la porte, ou prendre la porte ? Dans le théâtre, comme en politique, soigner sa sortie, est important.
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