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ÉDITO - Gaza : la traversée de Greta Thunberg et Rima Hassan, une "une parodie de mission humanitaire", estime Étienne Gernelle
La traversée humanitaire d'un voilier de la Coalition de la Flottille pour la liberté en direction de Gaza, avec à son bord Greta Thunberg et Rima Hassan, est vue davantage comme une opération médiatique qu'une avancée politique.
Greta Thunberg et Rima Hassan sur un navire de la Coalition de la flottille pour la liberté qui doit apporter de l'aide humanitaire à Gaza, le 1er juin 2025.
Crédit : FABRIZIO VILLA / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
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L’eurodéputée insoumise Rima Hassan et la militante écologiste Greta Thunberg ont pris la mer en direction de Gaza pour y apporter de l’aide humanitaire, une mission qui a de quoi mettre mal à l’aise.
La tragédie de Gaza est un sujet sérieux. L’humanitaire est un sujet sérieux aussi, surtout là-bas, où les vrais humanitaires risquent leur vie. Là, on a donc une dénommée "Flotille de la liberté", qui va effectuer une parodie de mission humanitaire avec un petit voilier parti dimanche 1er juin de Sicile avec presque rien à bord comme aide humanitaire : forcément, c'est un petit bateau.
En revanche, il y a des célébrités à bord : Greta Thunberg et Rima Hassan, mais aussi l’acteur irlandais Liam Cunningham, que l’on a vu notamment dans Game of Thrones. C’est donc beaucoup moins une mission humanitaire qu’une opération Instagram.
À quoi sert cette mission humanitaire ?
D'un point de vue humanitaire, cette mission ne sert à rien du tout. Les organisateurs reconnaissent eux-mêmes son caractère symbolique, mais en réalité, cela ne change rien que le navire apporte si peu d’aide, parce que de toute façon, il n’arrivera pas sur les côtes de Gaza.
Ce n’est pas la première édition, cette "Flotille de la liberté", c’est une opération récurrente qui a commencé en 2010. Et chacun sait que la marine israélienne les empêchera de passer. En réalité, le but recherché, c’est la mise en scène de ce moment.
En attendant, on a droit sur les réseaux sociaux à des images de ce petit monde sur le pont, keffieh autour du cou et cheveux au vent. Il y a même eu des scènes de baignade dont la décence est questionnable quand on pense aux vrais humanitaires qui sont à Gaza.
Le but est avant tout politique, sauf que la politique, c’est sérieux aussi. Le sujet concret est comment arrêter d’ajouter la mort à la mort. Peut-on, par exemple, impliquer l’Égypte, qui s’est proposée, et dont l’intervention est d’ailleurs souhaitée par des voix en Israël, y compris des généraux ?
La politique, quand on est sérieux, c’est surtout regarder tout le tableau. Les bombardements israéliens, les morts, le blocus, la famine qui vient. Et, aussi, la réalité du Hamas, auteur le 7 octobre 2023 du pire massacre antisémite depuis 1945, son usage des boucliers humains, la terreur, les meurtres des homosexuels. Et puis, aussi, les assassinats des opposants palestiniens qui ont eu le courage inouï de manifester, encore récemment, contre le Hamas. Tout cela c’est sérieux, grave, et complexe, beaucoup plus qu’une mise en scène de soi sur TikTok ou Instagram.
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