Emmanuel Macron reçoit le 11 mars 2025 les chefs d’état-major des armées européennes. Celui-ci est plutôt à l’aise dans ce rôle géopolitique, son allocution le mercredi 5 mars était bien argumentée. La chose militaire l’inspire aussi d’ailleurs.
On l’a déjà vu se faire hélitreuiller sur un sous-marin, voler en place arrière dans un Super-Étendard de la patrouille de France et prendre place dans le cockpit d’un Rafale. Mais voilà. La question se pose : y a-t-il un pilote dans le Rafale ? Car il est frappant de constater que si le président de la République est l’un des personnages centraux de ce réveil de l’Europe face à la tenaille poutino-trumpienne, sa position est particulièrement fragile en France.
Il est quand même chef des armées, et selon l’article 15 de la Constitution – il est chef de l’une des rares armées en Europe à avoir du poids et des capacités de projection.
Emmanuel Macron peut engager les forces à l’extérieur et ne doit demander l’autorisation du Parlement qu’au bout de quatre mois. Il est en outre, ce qui est majeur, le seul à pouvoir engager la force nucléaire, ce qui lui confère, dans le contexte actuel, un poids non négligeable au plan international.
Le problème, c’est qu’il n’est plus seul maître à bord depuis la dissolution. Or, c’est le gouvernement, contrôlé par le Parlement qui est en charge de la politique de Défense, et des Finances.
Pourtant, si toute politique de réarmement passe par lui, il n’y a pas l’air d’y avoir de dissension entre François Bayrou et Emmanuel Macron sur le sujet. Ils ont même l’air assez alignés. En outre, Emmanuel Macron est proche du ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, ce qui aide.
Mais François Bayrou est assis entre deux chaises. Il est à la merci d’une nouvelle conjonction des mécontentements entre la gauche et le RN, comme celle qui a fait tomber Michel Barnier.
Pour l’instant, sa survie dépend d’une béquille particulièrement instable - la coexistence pacifique avec le PS - qui pourrait prendre fin par exemple si l’issue du conclave sur les retraites ne lui convenait pas. François Hollande, qui était invité de RTL le 9 mars 2025, l’a dit très clairement.
On peut penser qu'Emmanuel Macron n’a pas l’autorité pour mener le réveil de l’Europe. Après tout, on fait comme on peut avec ce qu’on a, et celui-ci a le mérite d’essayer. Mais les conséquences funestes de la dissolution n’en finissent plus de se déplier.
S’il s’agit d’un enjeu historique, de se dire que la relance de la défense européenne est en partie subordonnée au résultat de ce conclave un peu surréaliste sur la retraite à 64 ans.
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