La mission flash de la cour des comptes sur les retraites sera finalement rendue le 20 février. Mais la conclusion de la bataille des chiffres est que, de toute façon, il faudrait plutôt durcir la réforme des retraites que l’assouplir.
Je ne vais pas me faire que des amis, mais d’abord, quel est l’enjeu de cette mission flash ? Mettre tout le monde d’accord sur les chiffres. Quel est le vrai déficit des retraites ? Serait-ce 6 milliards, comme le dit le Conseil d’Orientation des retraites, le COR ; 55 milliards, comme évoqué par François Bayrou dans son discours de politique générale ? Ou bien plus avec 81 milliards !
Pour recontextualiser un peu, 81 milliards, c’est le "besoin de financement" estimé par un ancien inspecteur des finances, Jean-Pascal Beaufret, dans sa contribution à la mission flash, et publiée par la Fondapol ce week-end.
Pourquoi cet écart ? Parce qu'il faut prendre en compte les subventions diverses de l’État et des collectivités aux retraites de la fonction publique. Il s’agit des fameuses "surcotisations". C’est d’ailleurs de ses travaux antérieurs que François Bayrou s’est inspiré pour son estimation. Ces écarts de chiffres ont donc des conséquences politiques. Les syndicats et le patronat, d’ailleurs, préfèreraient que la marche n’apparaisse pas trop haute, pour avoir des marges de manœuvre dans la négociation. Dans le fond, les deux côtés ont raisons.
C’est pour beaucoup une question de tuyauterie. À écouter un expert comme François Ecalle, le Cor s’appuie sur la convention comptable en cours, il ne cache rien, mais le système demeure un peu opaque. Tout cela se retrouve dans le déficit global. Il y a là des constats indiscutables : nous sommes les champions de la dépense publique en Europe, et les cancres en matière de déficit.
Quand on veut faire des économies, en général, on commence par les plus gros postes. Or les retraites, c’est un quart des dépenses publiques, et 14 % du PIB. C’est le gros morceau et serrer la vis semble plus qu'une option.
La vérité, c’est que si l’on veut avoir une chance de réduire les déficits sans augmenter les prélèvements dont nous sommes aussi les champions, il faut non pas assouplir la réforme des retraites de 2023, mais au contraire aller plus loin. Rappelons au passage une autre réalité. Tous nos voisins immédiats en Europe, ont un âge légal de départ entre 65 et 67 ans.
Alors les politiques, quand on leur dit ça, ne réfutent pas le diagnostic, mais ils sont pris de sueurs froides. Certains estiment qu'on ne peut pas dire cela et bien si on le peut ! Après, le dire et être élu, c’est sans doute autre chose...
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