ÉDITO - "Le grand retour des Britanniques dans le concert européen", analysé par Étienne Gernelle

Le retour des Britanniques redessine l'échiquier européen, avec un axe Paris-Londres en première ligne. Un réveil stratégique face aux défis actuels comme l'explique Étienne Gernelle.

Volodymyr Zelensky a été accueilli par Keir Starmer, samedi.

Crédit : PETER NICHOLLS / POOL / AFP

UKRAINE - Assiste-t-on au réveil du triangle Paris-Londres-Berlin ?

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Certains seront rassurés par le réveil, presque du sursaut d’un axe Paris / Londres. Mais est-ce bien un réveil ? Disons-en tout cas qu'à Londres, l’Europe a ouvert un œil ! Et oui, cela se joue largement entre la France et le Royaume-Uni.

Alors, on pourra probablement parler bientôt d’un triangle Londres-Paris-Berlin, quand Friedrich Merz arrivera à la chancellerie allemande, et remplacera un Olaf Scholz plutôt falot. Mais pour l’heure, cela se passe beaucoup entre Keir Starmer et Emmanuel Macron. On voit un début de réaction d’orgueil. L’Europe cesse de ramper.

Il y a déjà un plan qui se dessine autour des Français et des Britanniques. Celui-ci consiste en une trêve, puis un cessez-le-feu, puis un plan de paix, puis des garanties avec, comme le disait Keir Starmer, "des bottes sur le sol et des avions dans les airs".

Faire sauter les barrières financières sur les dépenses militaires

Dans cet ordre. Ce n’est qu’une ébauche, mais ce n’est pas rien. Il y a aussi ce débat qui monte sur une protection nucléaire complémentaire en Europe, qui serait accordée un peu plus clairement par les Français et des Britanniques. Ce n’est peut-être pas un hasard : ce sont les deux puissances nucléaires du continent qui prennent la main.

Enfin, il y a la promesse, qui semble plus crédible maintenant, d’une augmentation des dépenses militaires en Europe. Les Britanniques l’ont annoncée, et côté continental, la décision de faire sauter les barrières financières en ce qui concerne les dépenses militaires devrait être prise au Conseil européen de mercredi 5 mars. Bref, ça bouge un peu.

Enfin, si l’on écoute bien Keir Starmer, il insiste toujours sur le lien avec États-Unis, c’est l’histoire britannique ! Mais sur le fond, il a raison ! Comment faire autrement ? L’aide américaine est essentielle, et elle le restera un certain temps, surtout en ce qui concerne le renseignement et la cyberdéfense. C’est une réalité.

L'eau a coulé sous les ponts depuis le Brexit

Il n’empêche, ce début de sursaut est permis par le grand retour des Britanniques dans le concert européen, parce que précisément, ils sont une puissance militaire. D’ailleurs, depuis le Brexit, la coopération militaire et dans le renseignement entre la France et le Royaume uni n’a jamais cessé, parce que de l’eau a coulé sous les ponts.

Le Brexit semble avoir été digéré en quelque sorte, et puis l’urgence commande. C’est d’ailleurs frappant. En 2016, le Brexit et la première élection de Donald Trump avaient secoué l’Europe. Et maintenant, le début du réveil européen passe par le retour des Britanniques en réaction à Donald Trump. Au passage, il faut noter que tout cela prend place au milieu d'un certain effacement de la Commission Européenne, qui accompagne, mais qui n’est plus complètement au centre du jeu. Une époque renversante donc !

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