Ukraine : face à Donald Trump, "Emmanuel Macron est trop discret", estime François Hollande sur RTL

Alors que la Russie intensifie ses actions hostiles, notamment par des cyberattaques et des incursions sur les routes maritimes, l’Europe se trouve confrontée à une menace croissante. Dans un contexte où l’administration Trump opère un revirement en faveur de Moscou sur la guerre en Ukraine, les Européens renforcent leurs discussions sur la mise en place d’une défense commune.

François Hollande, invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, ce dimanche 9 mars, s’est exprimé sur la position d’Emmanuel Macron face à cette situation, en particulier vis-à-vis de l'incontrôlable président américain. 

"Je pense qu’il a été discret, trop discret", a-t-il estimé, particulièrement "sur le lâchage de l'Ukraine", soulignant ainsi un risque pour la sécurité du continent européen. "Le président français ne s’exprime pas clairement sur les conséquences des récentes décisions de Donald Trump", estime-t-il.

Selon l'ancien chef de l'État, ces dernières années ont été marquées par une double rupture majeure : "D'abord, c’est la première fois qu’un pays doté de l’arme nucléaire envahit son voisin. Ensuite, il y a eu l’élection de Donald Trump, qui arrête l’aide à l’Ukraine et remet en question l’alliance atlantique, estimant que Vladimir Poutine peut être un interlocuteur." Face à ces bouleversements, il juge indispensable que l’Europe renforce sa protection. "Emmanuel Macron est trop discret, ajoute-t-il, il ne dit pas ce que nous devons penser à partir de ce qui s'est passé, des décisions de Donald Trump qui viennent d'arriver".

Il faut dire la vérité : on ne peut pas considérer qu’on peut convaincre Donald Trump.

François Hollande, invité du Grand Jury

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Le député de Corrèze a également exprimé sa vision de la position qu’Emmanuel Macron devrait adopter face à la Russie. Selon lui, l'attitude de Macron vis-à-vis de Vladimir Poutine doit être plus déterminée et moins ambiguë, notamment en prenant clairement position contre l'agression de la Russie. 

"Je pense qu'il doit rassurer et inquiéter aussi, affirme le député, rassurer sur ce qu'il peut l'être : la force de la défense en France, l'unité européenne, si elle peut être établie, les liens qu'on peut avoir avec nos partenaires. Et il doit inquiéter sur ce qu'est la menace de la Russie et dire la vérité. On ne peut pas considérer qu'on va convaincre Donald Trump, parce que ça, ça fait partie de l'illusion qu'on peut, par une diplomatie amicale, ramener Donald Trump à la raison. Non ! La bonne diplomatie, je peux en parler en connaissance de cause, c'est celle qui s'établit avec un rapport de force".

"Je ne sais pas si on se rend compte de ce que représente un vote avec la Corée du Nord et avec la Russie, aux Nations Unies, explique-t-il en référence aux récentes décisions du président américain. Je ne sais pas si on se rend compte ce que c'est de dire à notre allié Zelensky, qu'il n'a pas les cartes et que c'est Poutine qui les a". 

"On ne va pas rompre les relations diplomatiques avec les États-Unis, nuance-t-il, il s'agit tout simplement de considérer que les États-Unis, avec Donald Trump, c'est devenu un partenaire qu'il faut traiter, il faut le considérer, il faut essayer de l'amener et de le ramener à des positions qui peuvent être plus compatibles avec l'intérêt commun".