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Municipales à Lille : qui pour succéder à Martine Aubry ? Après 70 ans de socialisme, une succession politique sous haute tension

À moins de trois mois du scrutin des 15 et 22 mars, Lille s’apprête à tourner une page de son histoire politique. Dirigée par les socialistes depuis 1955, la capitale des Flandres doit trouver un successeur à Martine Aubry, qui a décidé de passer la main après 24 ans à la tête de la mairie. Une succession ouverte, sur fond de gauche divisée et de concurrence tous azimuts.

Les candidats aux municipales à Lille

Municipales à Lille : après 70 ans de socialisme, une succession politique sous haute tension

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Franck Antson - édité par Yasmine Boutaba

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À moins de trois mois des élections municipales, Lille s’apprête à tourner une page de son histoire politique. Entre le beffroi de l’Hôtel de Ville et la gare, une petite tente de campagne a tenté d’imposer un visage encore peu connu des Lillois. Celui d’Arnaud Deslandes, ancien adjoint de Martine Aubry, devenu maire par intérim en mars dernier et désormais candidat officiel du Parti socialiste. 

Le quadragénaire a assumé son statut d’héritier tout en promettant une nouvelle manière de faire. "Changement de style, mais pas de changement de cap", a-t-il assuré, revendiquant l’héritage Aubry comme une source de motivation. Interpellé sur les sujets du quotidien, des transports à la sécurité, il s'est montré confiant et fier du bilan sortant. 

Le quadragénaire socialiste doit faire face à une gauche divisée. Arnaud Deslandes a misé sur un rassemblement large, allant "de François Ruffin à Raphaël Glucksmann", sans les Verts, qui ont failli l’emporter à 227 voix il y a cinq ans. S'il leur a tendu la main, "ils ne souhaitent pas aujourd’hui saisir la main que je leur tends, mais nous nous retrouverons j’espère au second tour", a-t-il assuré, conscient que tout peut se jouer dans l’entre-deux-tours.

"La fin d'un cycle", selon les Verts

Dans l’opposition, les Verts repartent à l’assaut derrière Stéphane Baly. L’enseignant-chercheur, déjà candidat en 2020, a estimé que le cycle socialiste touchait à sa fin. "On est sur la fin d’un cycle, il faut retrouver l’enthousiasme à Lille", a affirmé l'élu, dénonçant un mandat marqué selon lui par le "fiasco du métro" et faisant du logement la priorité absolue. Son objectif est clair : arriver en tête au premier tour pour imposer un rapport de force favorable à gauche.

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Très présents sur le terrain, notamment dans les quartiers populaires, les Insoumis ont, eux, investi Lahouaria Addouche. Députée suppléante et ouvrière, la candidate de La France insoumise a affiché une ligne offensive contre le PS, sans exclure un rapprochement avec les écologistes.

Le centre, la droite et l’extrême droite à l’affût

Face à cette gauche divisée, Violette Spillebout espère tirer son épingle du jeu. La députée Renaissance, déjà candidate en 2020, a sillonné les quartiers populaires comme les Bois Blancs, où elle a déploré la disparition des commerces. Ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry, passée depuis dans le camp présidentiel, elle a affirmé vouloir rassembler au-delà des étiquettes. "Moi j'ai mes valeurs que je retrouve dans le centre mais je ne suis pas candidate maire de Lille pour aller défendre ce que fait telle ou telle personne du gouvernement", a-t-elle exprimé. 

À droite, Les Républicains ont misé sur un jeune candidat, Louis Delemer. Le Rassemblement national, traditionnellement faible à Lille, a, de son côté, aligné Matthieu Valet, ancien policier et eurodéputé, figure médiatique revendiquant un ancrage local et dénonçant l’état de la ville. "J'ai grandi à Lille. En tout cas, j'y crois parce que je pense qu'aujourd'hui, les gens sont malheureux et orphelins d'une droite qui les a abandonnés à Lille et du socialiste allié aux écologistes et aux LFistes qui les ont trahis depuis 24 ans. On voit l'état de la ville aujourd'hui en termes d'insécurité de commerce". 

Après les longues années Pierre Mauroy puis Martine Aubry, la succession n’a jamais semblé aussi incertaine. À Lille, la campagne s’annonce disputée jusqu’au bout, et l’issue pourrait bien se jouer au second tour, au gré des alliances et des reports de voix.

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