Élisabeth Borne est à Matignon depuis plus de six mois. Alors qu'on lui prédisait le chaos, elle est toujours bien installée au poste de Première ministre. Les oppositions avait juré sa perte, avaient parié sur la chute de son gouvernement. Elle est toujours là après avoir utilisé pour la septième fois le 49.3, après sept motions de censure. À croire qu'elle carbure au 49.3.
Elle le paie toutefois dans les sondages. Elle a quasiment perdu un point par 49.3 en trois mois. Elle est passée de 44% de bonne opinion à 35% dans la dernière enquête Ifop. Mais, ça ne la déstabilise pas. Ses détracteurs lui reprochent toujours un côté mécanique, technocrate. Ceux qui la soutiennent plaident sa rigueur. Elle semble en tout cas avancer avec une espèce de froide détermination, en bon soldat.
Son test sera définitivement la réforme des retraites. Les proches d'Emmanuel disaient d'ailleurs : "On va bien voir comment elle passe l'hiver". Elle sait que ça va tanguer, que les syndicats sont vent debout contre cette réforme des retraites mais elle tient avec rigidité, elle a l'habitude. Elle a connu ça lorsqu'elle était patronne de la RATP, elle est passée par la SNCF, elle a été préfète, elle vient du ministère du Travail… Donc, elle en connaît un rayon en négociations.
Élisabeth Borne tient une feuille de route qui lui a été donnée par le président et elle compte bien la suivre à son rythme. En septembre, ce n'était pas le bon tempo. Elle avait fait légèrement bouger le président pour ne pas esquiver le dialogue social sur ce texte. Depuis la semaine dernière, ça s'accélère. C'est elle qui annonce les 65 ans comme âge de départ, qui annoncera les contours de la réforme la semaine prochaine.
Pour elle, c'est le moment d'y aller, le moment de montrer aussi à Emmanuel Macron qu'il a bien fait de la choisir pour mener les réformes, comme c'était le cas pour l'assurance-chômage.
Concernant son avenir après Matignon, il semble improbable qu'elle vise l'Élysée sur un malentendu. Il ne faut toutefois rien exclure en politique. L'hypothèse Castex est maintenant dans l'air pour 2027.
À ce stade il n'y a pas d'hypothèse sur Élisabeth Borne. Elle a plutôt le profil de serviteur, tête de fusible, un profil classique de Premier ministre. Mais elle n'a pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds. Il semblerait qu'elle est attendue à la station du Grand-Bornand en Haute-Savoie, à la mi-décembre pour l'étape de Coupe du monde de biathlon. Le ski de fond mêle ski de fond et tir à la carabine, endurance et combativité. Faut-il y voir un message ?
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