Face à l'épidémie de coronavirus, plusieurs réformes voulues par l'exécutif se retrouvent à l'arrêt. Ce mercredi 15 avril, le gouvernement a annoncé l'abandon de la dégressivité des allocations chômage, le dernier morceau d'une réforme qui subsistait et qui devait s'appliquer le vendredi 1er mai. Le précédent morceau avait été abandonné il y a peu, tout comme la réforme des retraites ou encore la privatisation des aéroports de Paris, aujourd'hui impensable.
Certes, ces réformes ne sont pas abandonnées, mais suspendues, nous dit le gouvernement mais il est difficile de penser qu'après la crise sanitaire, il puisse être en situation de les représenter. Ceci s'explique par le fait que ce sont "des réformes de beau temps" et que le temps s'est largement couvert lors de cette pandémie mondiale mais pas seulement à cause de l'épidémie.
Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron promeut l'émancipation individuelle, la liberté économique, l'ouverture internationale, alors que le corps social veut exactement le contraire : de la protection. Dans l'arbitrage entre liberté et protection, le balancier est désormais sur le second terme, et pour longtemps. Le président de la République va donc radicalement changer de politique pour terminer son mandat, en abandonnant son agenda de réformes.
Certes, ce constat était le même après les "gilets jaunes" mais à l'époque, le président de la République, partisan de l'état aminci, avait dû lâcher près de 20 milliards, et qu'il a porté la redistribution à un niveau que la France n'avait jamais connu. C'était déjà une forme de revirement, devant la nécessité sociale et politique.
Même s'il a rapidement bifurqué sur sa réforme des retraites, mal comprise par l'opinion publique, il a en réalité voulu poursuivre son programme, en prenant les "gilets jaunes" pour une péripétie, un obstacle temporaire, alors que c'était son programme qui était complètement décalé avec les souhaits des citoyens. On peut penser que cette fois-ci, ce ne sera pas la même chose.
En effet, le choc du virus est beaucoup plus grave que celui des "gilets jaunes". Et son allocution d'il y a deux jours en témoigne, je le cite : "Sachons sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer. Et moi le premier". Emmanuel Macron s'est lancé dans un plaidoyer pour l'indépendance nationale agricole, industrielle, sanitaire et technologique. En fait, il n'y a pas d'autre politique possible, à deux ans de l'élection présidentielle, face à une si forte demande politique de protection, qui n'est d'ailleurs pas propre à la France.
S'il ne la satisfait pas, il sera balayé, et ne sera même pas en situation de se représenter. À l'inverse, le chef de l'État va buter sur deux difficultés importantes. D'abord son tempérament et sa vision de la société. Quand on chasse le naturel, il se peut que cela se voit. Ensuite, cela concernera les moyens financiers. La crise sanitaire va laisser la France essorée au plan budgétaire. Aurons-nous encore les moyens de bâtir une stratégie nationale ?
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte