Élisabeth Borne, a fait de curieuses déclarations sur le chômage partiel ce dimanche 15 novembre. La ministre du Travail a appelé les stations de ski à embaucher les 120.000 saisonniers dont elles ont besoin pour fonctionner, dans la perspective des vacances de Noël, pour les mettre au chômage partiel si ces mêmes stations ne rouvrent pas, à cause de la prolongation du confinement.
La ministre a ajouté d’elle-même "ce n’est pas banal de recruter puis de mettre les salariés en activité partielle, mais mon objectif c’est qu’on puisse le faire". Une déclaration honnête, mais complètement saugrenue, qui montre que tout le monde a perdu sa boussole. Que l'État décide de tout, de ce qu'on peut vendre en supermarché comme quand les stations de ski rouvriront, c'est déjà une aberration. Mais qu'il dise aussi désormais aux entreprises qui et quand embaucher, pour financer derrière sans limite, on marche sur la tête.
Ce week-end, on relevait qu'un grand hebdomadaire allemand, Die Zeit, avait qualifié la France d'"abasurdistan" autoritaire et monarchique, où l'État et le président décident de tout. On n'en est pas loin.
Autre bizarrerie : on a appris ce week-end que Carrefour met la quasi-totalité de ses salariés au chômage partiel, tout comme Auchan et Casino. Pour Carrefour, ça peut sembler d'autant plus surprenant que le groupe de distribution reste ouvert à la clientèle, parce qu'il est bien sûr considéré comme magasin essentiel. Et qu'il a réalisé au troisième trimestre sa meilleure progression de chiffre d'affaires depuis vingt ans.
En réalité, quand on regarde de plus près, c'est un peu différent. C'est la fermeture des rayons non-essentiels, décidée par l'État, qui justifie selon les groupes de distribution la mise au chômage partiel. Sur les 110.000 salariés de Carrefour, 5.000 seront mis au chômage partiel pour 50% de leur activité, ce sont ceux qui travaillent pour les rayons textile et autres, fermés au public. Et 85.000 autres salariés y seront pour 10% de leur activité, c'est-à-dire un jour seulement sur les deux semaines de confinement qui subsistent, jusqu'à la date de réouverture probable des rayons concernés.
Mais si le fait de mettre également ses autres salariés au chômage partiel peut sembler étrange, l'argument de Carrefour se tient. Ils disent que ces rayons non-essentiels fermés vont faire chuter la fréquentation globale des magasins, et que cela a donc un impact aussi sur les autres salariés.
Le fond du problème, c'est que la distinction entre essentiel et non essentiel n'a pas de sens. Et que l'état, le faisant au prix d'aberrations, a mis le doigt dans un engrenage, en contraignant aussi les supermarchés à fermer une partie de leur surface. Supermarchés qui, du coup, développent des arguments un peu spéciaux eux aussi, pour ne pas payer la facture. Bienvenue en Absurdistan.
Concernant le chômage partiel en France, ils étaient 2,2 millions de salariés français à en bénéficier en septembre, avant le deuxième confinement. Ce chiffre correspond environ à un salarié sur dix, pour l'équivalent de seulement 500.000 emplois à plein temps. On s'attend bien sûr à ce que ce nombre progresse fortement au quatrième trimestre.
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