L'Europe s'organise pour rendre le vaccin éventuel disponible le plus tôt possible... Ce mardi 10 novembre, la Commission européenne a annoncé qu'elle avait donné son accord pour passer un contrat de 300 millions de doses du candidat vaccin de Pfizer et BioNtech. Parallèlement, une clef de répartition a été mise au point pour distribuer ces doses dans les différents pays, en fonction de la population bien sûr, mais aussi du nombre de contaminations.
En fait, dès le début de la crise, les différents pays européens ont passé des contrats avec les gros labos susceptibles de trouver et d'industrialiser un vaccin. Chaque gouvernement a traité avec deux sociétés : pour la France, c'était le Français Sanofi et AstraZenecca, l'Anglo-suédois associé à l'université britannique d'Oxford.
La santé n'était pas, jusqu'ici, une compétence de l'Europe. Mais c'est en train de changer. Et cela pourrait changer bien davantage encore si l'on en croit un discours de la présidente de la Commission, Ursula van der Leyen, en septembre, qui misait sur la création d'une agence européenne de la pharmacie, comparable à la fameuse BARDA américaine.
La Barda est une agence fédérale, qui dispose de milliards de budget pour contribuer au développement de nouveaux médicaments et constituer des stocks sur les produits stratégiques. Rien de tel n'existe chez nous aujourd'hui. La crise sanitaire a provoqué une prise de conscience de notre désorganisation et de notre dénuement en matière sanitaire et pharmaceutique, à la fois au plan européen et au plan français.
Notre pays est par ailleurs marqué par une incroyable désindustrialisation pharmaceutique française. On avait l'un des pays les plus avancés dans ce domaine et il s'est vidé de ses usines et de ses compétences, on a délocalisé. Au point que la part de marché mondiale des produits français a été divisée par deux entre 2008 et 2018.
À l'origine de cette attrition, il y a bien sûr les questions fiscales, la production de médicaments en France est plus taxée qu'ailleurs. Mais aussi un effet pervers de notre système de santé étatisé et gratuit. L'accès à notre système de soins est presque gratuit parce que tout est remboursé, principalement par la sécurité sociale, c'est-à-dire l'État.
Du coup, l'État cherche à maîtriser les coûts, à faire des économies. Il l'a fait en particulier à l'hôpital, dans les années récentes, en fermant des lits, et aussi sur les médicaments, en contraignant les labos à baisser le prix des médicaments. C'est en France que le prix des médicaments est le plus bas en Europe.
Le chiffre d'affaires des labos est par exemple deux fois plus important en Allemagne, alors que la population n'est pas deux fois plus grande. Du coup, les marges des industriels sont plus faibles. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles ils ont déserté la France, délocalisant pour aller faire fabriquer ailleurs. On se rend donc compte que la gestion du système de soins français a eu des conséquences très regrettables sur la vitalité de notre industrie pharmaceutique.
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