Chômage en forte hausse : "La situation n'est pas bonne mais pas dramatique", selon Lenglet
ÉDITO - La France compte environ 2,7 millions de chômeurs, un chiffre en forte hausse au 3e trimestre, qui risque d'augmenter avec le reconfinement. Mais la situation aurait pu être bien pire, selon François Lenglet.

Le taux de chômage connaît une forte hausse au 3e trimestre, il est à hauteur de 9%, ce qui représente 2,7 millions de Français, hors Mayotte. C'est évidemment un rebond comparé aux chiffres d'avant, quoique ces derniers étaient assez particuliers. On peut considérer que 9% représente une photographie assez réelle de la situation française actuelle.
Rappelons tout de même que nous sommes dans une situation tout à fait exceptionnelle et qu'en comparaison, les chiffres de 2013-2014 étaient au-dessus. Malgré cette situation, on se retrouve à un niveau moindre que pendant la crise de l'euro.
Ce qui reste assez curieux, c'est que pour ce 3e trimestre on a eu 340.000 créations d'emplois d'après les données de l'INSEE. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a une situation qui n'est pas bonne mais pas non plus dramatique sur le marché de l'emploi. Cela signifie que la catastrophe annoncée par tous n'a pas eu lieu, ou pas encore du moins.
Une politique efficace
Ce qui explique qu'on ait pas si mal résisté, c'est la politique du gouvernement. Les aides massives, c'est près de 100 milliards de transferts sur l'année, plus de 100 milliards de prêts garantis, ce à quoi s'ajoute le déficit de la sécurité sociale, de l'assurance-chômage et autres, qui sont aussi des soutiens à l'activité.
Tout cela a constitué un bouclier très important pour les entreprises. De plus, ce dispositif est unique au monde par rapport à l'économie française. Il faut également des choses assez malignes : ces accords d'activité réduite, qui ont été promus par le gouvernement, plus d'un millier ont été signés.
Cela a permis d'éviter des plans sociaux car chacun prend sa part. L'entreprise paie, l'État paie et l'employé accepte de diminuer un peu son temps de travail et donc son salaire. Mais il ne faut pas en tirer des conclusions trop définitives.
Forte dégradation en vue
L'emploi va probablement se dégrader à un moment ou à un autre. Cela va sûrement avoir lieu pendant le 4e trimestre, que vous vivons en ce moment. Le reconfinement représente une économie qui va moins bien et forcément des pertes d'emploi.
Cela dit, les éléments donnés par le gouvernement et la Banque de France sont assez rassurants. L'ampleur de la récession a été décrite à moins de 12% seulement. "Seulement", parce qu'en comparaison la récession du 1er trimestre atteignait les 31% au moment du confinement.
On a donc une récession trois fois moins profonde car les entreprises se sont adaptées. Elles ont intégré les protocoles sanitaires, ce qui a permis aux chantiers et aux usines de continuer à fonctionner. Il devrait donc y avoir moins de suppression d'emplois.