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Le Premier ministre Sébastien Lecornu lors d'une allocution sur le Budget à Matignon, le 24 novembre 2025.
Crédit : Thomas SAMSON / POOL / AFP
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Un point d'étape "pour avancer et tenter d'éviter un blocage" dans une situation "somme toute relativement normale". Le Premier ministre Sébastien Lecornu s'est exprimé depuis Matignon ce lundi 24 novembre, deux jours après que l'Assemblée nationale a rejeté le projet de budget de l'État à la quasi-unanimité en début de week-end.
S'il ne s'inquiète pas outre mesure "à la mi-temps des procédures budgétaires" pour l'adoption d'un budget en fin d'année pour 2026, le chef du gouvernement a tenu à rappeler des "points de vigilance". "Oui, nous pouvons y arriver à la condition d'y travailler", assure-t-il, tout en dénonçant le "cynisme" de certains partis qui "bloquent" les discussions à des fins, selon lui, électorales en vue de la Présidentielle de 2027. Voici ce qu'il faut retenir de son allocution.
Le chef du gouvernement a d'abord dénoncé une "forme de cynisme" et les "errements idéologiques" de certains partis politiques, notamment le Rassemblement National et La France Insoumise, qui "bloquent la situation" concernant le budget.
S'il est convaincu qu'il existe "toujours une majorité à l'Assemblée nationale pour permettre de voter un budget pour l'année prochaine", le locataire de Matignon fustige que "certains candidats à l'élection présidentielle estiment que le compromis n'est pas compatible avec leurs propres stratégies électorales".
"Il y a quelque chose de stupéfiant de voir certains parlementaires parler déjà de lois spéciales, d'échecs, d'ordonnances, au moment où le Parlement peut se saisir de cette responsabilité historique pour donner un budget à la nation", ajoute-t-il.
Rappelant la nécessité de "garder un déficit à moins de 5%", Sébastien Lecornu annonce qu'il va également demander aux forces politiques de débattre et voter dans les prochaines semaines spécifiquement sur des "priorités absolues" comme la "sécurité, la défense, l'agriculture et l'énergie" dont les différentes dépenses n'ont pu être examinés en raison l'échec du vote sur les recettes du budget de l'État à l'Assemblée nationale.
Cette volonté de limiter le déficit "pose évidemment la question des économies, notamment des économies de court terme", souligne-t-il. "La question de la réforme de l'État et de la clarification de ses compétences" doit aussi être abordée, avec la thématique de la Corse et des collectivités d'outre-mer.
Parmi les points sur lesquels le Premier ministre insiste particulièrement, on retrouve les enjeux agricoles, non seulement en lien avec le traité de libre-échange sur le Mercosur mais aussi avec la négociation de la future Politique agricole commune (PAC) à Bruxelles. "Je tiens à ce qu'un consensus le plus large possible se dégage" à ce sujet, anticipe celui qui a été renommé après avoir démissionné à l'automne.
Sur le plan de la sécurité intérieure, Sébastien Lecornu avertit par ailleurs sur l'importance d'avoir un budget pour lutter contre le narcotrafic, dans un contexte tendu après la mort de Mehdi Kessaci, le frère du militant écologiste et anti-drogue d'Amine Kessaci, à Marseille. "S'il ne devait pas y avoir de budget, ce serait quelque 1.400 créations de postes de policiers, dont la moitié pour des enquêteurs, ou la question des prisons de haute sécurité, qui seraient retardés", détaille-t-il.
"Nous allons démarrer avec les questions de sécurité extérieure, les questions militaires, les questions de défense. Je saisirai l'Assemblée nationale et le Sénat d'un vote dans les tout prochains jours, sûrement la semaine prochaine, qui va permettre aux formations politiques de dire si oui ou non elles souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées", précise l'ancien ministre des Armées, se saisissant d'une actualité brûlante.
Mardi, devant le congrès des maires de France, le chef d'état-major des Armées, Fabien Mandon, avait jugé nécessaire que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prêt à "accepter de perdre ses enfants".
Pour évoquer ces cinq thèmes avec plus de précisions, une nouvelle vague de consultations va avoir lieu "dans les prochains jours", dit Sébastien Lecornu. Celui-ci va s'entretenir avec les chefs de toutes les formations politiques de l'Assemblée nationale et du Sénat. Mais également avec les partenaires sociaux "pour la première fois depuis septembre".
"Le gouvernement n'a aucun autre agenda, si ce n'est de permettre à la France d'avoir un budget pour l'Etat et la Sécurité sociale, pour l'année prochaine", conclut-il, renvoyant les oppositions à leurs responsabilités.
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