"Heureusement que le ridicule ne tue pas, on aurait 577 morts à déplorer" : qui est Harold Huwart, le seul député à avoir voté "pour" le budget ?

Nous sommes en 2025, après dissolution et toute l'Assemblée a rejeté le volet "recettes" du budget... Toute ? Non ! Car sur l'ensemble de l'hémicycle, peuplé d'irréductibles députés, un seul a décidé de voter pour. Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre et après 125 heures de débats, 404 députés ont donc rejeté le texte, 84 se sont abstenus et Harold Huwart a voté "pour".  

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite sous la Ve République. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur. C'est pourquoi le vote du député Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) de la 3e circonscription de l'Eure ne passe pas inaperçu. 

Quelques heures avant le vote, Harold Huwart défendait sa décision. "Je vais voter pour. Je veux un budget pour la France. Je ne comprends pas par quelle logique vous arrivez à trouver une majorité sur chaque article et une unanimité contre le texte", avait-il critiqué. "C'est inouï, inédit. Heureusement que le ridicule ne tue pas, on aurait 577 morts à déplorer", avait-il ajouté.

Maire de Nogent-le-Rotrou de 2020 à 2024

Dans un entretien au site Actu.fr, Harold Huwart défendait "l’urgence" d’essayer "de faire émerger un compromis et des solutions pour le pays". "L’urgence, c’est d’abord le budget", défendait-il en septembre dernier. Après un entretien avec Sébastien Lecornu, l'élu jugeait "indispensable de changer la pratique du pouvoir à Paris". L’exécutif doit "s’appuyer beaucoup plus sur les territoires, les partenaires sociaux et aussi le Parlement", demandait-il.

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Conseiller régional, puis municipal, l'ancrage territorial est primordial pour ce député, élu en 2020 à 2024, maire de la ville de Nogent-le-Rotrou. Il avait repris la succession de son père, François Huwart, à la tête de cette ville d'Eure-et-Loir depuis 1989. La politique est un héritage familial puisque le père de l'élu Liot a été secrétaire d'État au Commerce extérieur de Lionel Jospin, puis haut-fonctionnaire au ministère de la Défense.

Candidat sous l'étiquette du Parti radical de gauche, Harold Huwart avait réussi, lors des élections municipales, à rallier à lui des soutiens socialistes, mais aussi centristes et de droite. "Au niveau local, la capacité des hommes et des femmes à travailler ensemble est plus importante que leur appartenance politique", expliquait-il lors d'un entretien en mars 2025 à LCP.

Engagé en 2012 aux côtés de François Hollande

En 2012, après l'élection surprise et l'investiture de François Hollande par le Parti socialiste, Harold Huwart avait participé - aux côtés de Michel Sapin - à la rédaction du programme du candidat socialiste en vue de l'élection présidentielle. Il a ensuite été la "plume" de Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre de François Hollande, puis conseiller de Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique. Deux plus tard, il retrouve Michel Sapin, au ministère de l'Économie.
À l'image du choc de l'ensemble de la classe politique après la dissolution d'Emmanuel Macron en 2024, Harold Huwart expliquait à L'Écho Républicain s'engager dans les élections législatives anticipées "par devoir". "Je me suis présenté à cette élection, car j’estimais qu’il était de mon devoir de ne pas laisser le champ libre à l’extrême droite", déclarait-il.

Favorable à un rapprochement entre Glucksmann et Cazeneuve en 2027

S'il est actuellement engagé en tant que député, Harold Huwart a déjà annoncé qu'il était candidat aux élections municipales de Nogent-le-Rotrou. En attendant, le parlementaire a défendu un projet de loi de simplification du droit de l'urbanisme et du logement. Un texte qui a été adopté le 15 octobre dernier, puis validé par le Conseil constitutionnel un mois plus tard.
Pour l'élection présidentielle de 2027, Harold Huwart a choisi son camp. Plaidant pour une candidature sociale-démocrate, il s'était dit "ravi que des ponts s'organisent" entre Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve. Un rapprochement qui fait office d"'amorce" face à une potentielle "union des droites".

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