"J'incarnerai le Paris populaire", la députée LFI Sophia Chikirou est candidate aux municipales 2026

C'est officiel, la France insoumise se lance dans la course aux municipales de Paris. Avec pour candidate, une intime de Jean-Luc Mélenchon : la députée Sophia Chikirou. Âgée de 46 ans, l'ancienne directrice de communication du tribun (2012-2017) incarnera "le Paris populaire", a-t-elle annoncé à l'AFP le vendredi 14 novembre.

Comme cheval de bataille, la conseillère régionale d'Île-de-France a choisi le coût du logement parisien. "Il faut qu'on réduise les loyers et les coûts du logement à Paris. Pas un simple gel des loyers", explique Sophia Chikirou. Nous mettrons en œuvre une éducation communale parisienne qui sera aussi importante, si ce n'est plus, que l'Éducation nationale." La candidate de gauche promet un investissement massif en faveur des animateurs du périscolaire, actuellement en grève contre la "précarisation" du secteur. 

"Je ne serai pas Anne Hidalgo, David Belliard (adjoint écologiste de la maire) ou Ian Brossat (ex-adjoint communiste) qui disent que la mairie ne peut rien faire, que c'est la faute de l'Etat", glisse-t-elle. Chikirou annonce la couleur en assumant la fracture avec le Parti socialiste, incarné à Paris par la maire de la Ville Anne Hidalgo. "Je ne m'achèterai pas de robes à 6.000 euros", a-t-elle taclé en référence à la polémique sur les notes de frais de l'édile de Paris. Elle ferme donc la porte au candidat rose Emmanuel Grégoire dans la course l'opposant à Rachida Dati (LR), en tête dans les sondages. Sans élus au Conseil de Paris, LFI et Sophia Chikirou n'excluent pas une alliance avec la liste des Écologistes au deuxième tour représentée par David Belliard.

J'ai laissé pendant des années des adversaires politiques et médiatiques salir mon image. Je suis l'opposée de ma caricature

Sophia Chikirou, candidate LFI aux municipales de Paris

La députée de la 6e circonscription de Paris (qui comprend une partie des 11e et 20e arrondissements, très ancrés à gauche) devient la tête de liste aux municipales et ne cache pas cibler "les 13e, 18e, 19e, 20e arrondissements", fidèle à la stratégie insoumise de ciblage des milieux populaires et de la jeunesse. Dès ce week-end, 5.000 militants insoumis tracteront, selon elle, dans ces arrondissements pour "faire progresser la participation" là où LFI a fait ses meilleurs scores à la présidentielle de 2022 comme aux élections européennes de 2024. 

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Originaire de Haute-Savoie et issue du Parti socialiste, elle s'affilie avec Jean-Luc Mélenchon à partir de 2008 et le suit lors de la création de son parti La France insoumise. Elle supervise sa communication lors des élections présidentielles de 2012 et 2017, ce qui lui vaut d'entrer dans le cercle fermé de Mélenchon. Des rumeurs lui prêtent même une relation intime avec lui, les deux camps ont toujours infirmé.

Des polémiques persistantes

"On va redécouvrir Sophia Chikirou. J'ai laissé pendant des années des adversaires politiques et médiatiques salir mon image. Je suis l'opposée de ma caricature", assure celle qui est habituée aux critiques. Fustigée dans le livre La Meute (2025), elle est réputée pour son fort tempérament. "C'est une exception, personne ne lui dit rien" quand elle suscite une polémique, sourit un député LFI.  

L'été 2024, elle est mise en examen pour "escroquerie aggravée" dans l'enquête sur les comptes de campagne 2017 du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon. Des faits qu'elle conteste toujours. Côté polémique, elle a estimé il y a quelques mois ne pas considérer la Chine comme une dictature et avait publié un message comparant le dirigeant du PCF Fabien Roussel à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940.