Les infos de 18h - Meurtre dans une mosquée du Gard : suspect en fuite, mobile... où en est l'enquête ?

Quarante-huit heures après le meurtre d'un fidèle musulman dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, son assassin, un homme d'une vingtaine d'années "potentiellement extrêmement dangereux", est toujours recherché ce dimanche 27 avril, alors que les réactions se multiplient dans le monde politique, jusqu'au sommet de l'État.

"Le racisme et la haine en raison de la religion n'auront jamais leur place en France", a assuré Emmanuel Macron, sur X : "La liberté de culte est intangible", a insisté le chef de l'État, en adressant "le soutien de la Nation" à la famille de la victime et "à nos compatriotes de confession musulmane".

De son côté, Bruno Retailleau s'est rendu ce dimanche après-midi à la sous-préfecture d'Alès. Le ministre de l'Intérieur est venu afficher sa solidarité envers la communauté musulmane locale. "Ce meurtre s'est passé dans des circonstances terribles et particulières. C'était une mosquée, un lieu de culte, un lieu de paix, un lieu de prières et de recueillement. Ce jeune homme priait son Dieu. Il a été assassiné dans ces circonstances."

"Nous sommes tous des enfants de la République. Ça n'est pas une question de couleur de peau, de religion, de condition sociale. On est Français, un point c'est tout", a-t-il poursuivi. Annonçant ce dimanche, en fin d'après-midi, une sécurité renforcée autour des mosquées en France.

Le ministre de l'Intérieur a promis une arrestation "rapide"

Bruno Retailleau a également fait un point sur l'enquête. La traque se poursuit. Un dispositif important est déployé avec 70 policiers et gendarmes sur le terrain. Ces hommes et femmes traquent l'individu, étudient chaque piste, chaque éventualité pour retrouver l'auteur des faits formellement identifié.

Le ministre de l'Intérieur a promis une arrestation "rapide". On ne connaît pas encore les mobiles de cet assassinat, a ajouté ce dernier. Lors du point donné à la presse, le procureur de la République d'Alès a rappelé que la piste d'un acte antimusulman était privilégiée sans pour autant écarter les autres pistes.

Côté enquête, les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier sont peu nombreux: "Olivier A.", né à Lyon en 2004, est un homme de nationalité française, issu d'une famille bosnienne, sans emploi et sans aucun antécédent judiciaire. Une certitude pour le procureur : il est "potentiellement extrêmement dangereux" et il est "primordial" de l'interpeller avant qu'il fasse de nouvelles victimes.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, après avoir tué le jeune fidèle dans la mosquée, le présumé meurtrier a manifesté son intention de recommencer. Le suspect a dit "vouloir tuer deux autres personnes" pour être qualifié de "tueur en série", a dévoilé le ministre de l'Intérieur sur BFMTV. Dernier élément, le frère de l'assaillant, interpellé samedi et placé en garde à vue, est ressorti ce dimanche dans l'après-midi. Aucune charge n'a été relevée contre lui.  

Malgré notre douleur, on voit beaucoup de gens qui sont venus témoigner notre solidarité

Djibril, l'oncle de la victime

Dans la commune encore traumatisée, une marche blanche en souvenir de la victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien d'une vingtaine d'années, a débuté ce dimanche peu après 14h30. Partis de la mosquée Khadidja, où s'est déroulé le drame, près d'un millier de personnes ont pris la direction de la mairie de cette petite commune de moins de 5.000 habitants au nord d'Alès.

"Ça fait chaud au cœur de voir tout ce monde et tous les témoignages recueillis. Malgré notre douleur, on voit beaucoup de gens qui sont venus témoigner notre solidarité. Ça nous va droit au cœur", a confié au micro de RTL Djibril, l'oncle de la victime, venu de région parisienne.

"Je ne suis pas musulmane, mais je suis très très émue. Ce que j'apprécie énormément, c'est la quantité de gens présent", a souligné Béatrice, qui habite Alès. Fascia, de son côté, est très inquiète de cette ultraviolence qui s'installe dans la société. "Il ne faut pas laisser la haine envahir le pays."

Les prises de parole se sont ensuite enchaînées avant une minute de silence. La marche s'est ensuite dispersée dans le calme. Une cagnotte a été mise en place pour aider la famille du défunt à rapatrier son corps au Mali. 

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