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- DOCUMENT RTL - "On dirait que c'est un monstre qui l'a tué" : le président de la mosquée de La Grand-Combe témoigne après le meurtre d'un fidèle
DOCUMENT RTL - "On dirait que c'est un monstre qui l'a tué" : le président de la mosquée de La Grand-Combe témoigne après le meurtre d'un fidèle
Très apprécié de la mosquée et du quartier, Aboubakar est décrit comme quelqu'un "très timide, très discret". "C'était un gars exceptionnel", assure l'un de ses proches. Il a été tué à l'intérieur de la mosquée de la Grand-Combe le 25 avril dernier.
Deux jours après le meurtre d'Aboubakar, tué de 40 à 50 coups de couteau dans la mosquée de La Grand-Combe, près d'Arles (Gard), la consternation qui domine. Âgé de 23 ans, né au Mali, le jeune homme était très apprécié des fidèles de la mosquée et des habitants du quartier.
"Il m'a appelé, je suis venu tout de suite", indique au micro de RTL Salim Touazi, président de la mosquée, qui se dit "fatigué" et "choqué". "Heureusement que mes collègues sont venus m'aider". Ce qui l'a choqué, c'est l'état d'Aboubakar. "On dirait que c'est un monstre qui l'a tué. Je ne sais pas comment il a fait."
Désormais, il dit avoir "peur". Si, ce dimanche matin, les fidèles sont venus prier, un dispositif a été mis en place. "Deux personnes surveillaient quand les autres font la prière. On a peur pour nous-mêmes, nos enfants, nos femmes. C'est un acte... contre les musulmans", assure-t-il.
Ils nous ont pris le meilleur d'entre nous, le plus gentil, le plus pieux.
Mohamed, un proche de la victime, sur RTL
"Aboubakar, c'est le meilleur d'entre nous. Ils nous ont pris le meilleur d'entre nous. Le plus gentil. Le plus pieux. Le plus sincère", insiste Mohammed, un fidèle et proche de la victime. Après son arrivée du Mali, il a été scolarisé au lycée Pasteur, où il a obtenu un CAP. "Après, je suppose, faute de documents officiels, il ne pouvait ni travailler, ni avoir un logement décent. Donc il squattait un petit peu, je ne sais pas exactement où", poursuit-il.
Il décrit le jeune homme comme quelqu'un de "très timide, très discret". "Il venait tous les jours, il se recueillait à la mosquée. Il n'étalait pas sa vie, ni ses projets, ni rien. C'était un gars exceptionnel. Vous imaginez qu'il n'acceptait même pas l'aumône. C'était un phénomène dans le bon sens du terme", conclut Mohammed.
Dans les rues de La Grand-Combe, ville de 5.000 habitants et ancien bassin minier entouré de collines verdoyantes, la tristesse se fait sentir. Ce dimanche matin, il y a peu de monde dans les rues. Les rares passants ne souhaitent pas s'exprimer, mais espèrent que l'assaillant sera vite retrouvé. Un marche blanche en la mémoire d'Aboubakar partira ce dimanche à 14 h 30 devant la mosquée.
Âgé de 20 ans, le principal suspect est un Français inconnu des services de police. Il s'est filmé pendant son acte d'une grande cruauté, tout en proférant des insultes envers la victime et envers Allah. "Je l'ai fait [...], ton Allah de merde". Activement recherché, son profil est jugé comme "particulièrement inquiétant", il aurait en effet "manifesté son intention de recommencer".
