Les infos de 6h - Gard : la piste islamophobe dans le meurtre d'un fidèle dans une mosquée de la Grand-Combe

Deux jours après le meurtre d'un homme dans une mosquée de la Grand-Combe, les enquêteurs étudient la piste raciste. Le principal suspect a filmé sa victime agonisant et a insulté Allah.

Les investigations se poursuivent à la mosquée locale de La Grand-Combe, après qu'un fidèle a été poignardé à mort.

Crédit : SYLVAIN THOMAS / AFP

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Dans le Gard, la traque se poursuit, ce dimanche 27 avril, pour retrouver le meurtrier d'un jeune homme tué, vendredi, de 40 à 50 coups de couteau dans la mosquée de la Grand-Combe, près d'Alès.

Le principal suspect a été identifié par les enquêteurs grâce aux caméras de vidéosurveillance : il s'agit d'un Français âgé d'une vingtaine d'années, inconnu des services de police. Identifié comme "Olivier H.", le jeune homme est un ressortissant français âgé d'une vingtaine d'années, issu d'une famille bosnienne et pas musulman. Si les enquêteurs ne savent pas où il réside, il venait régulièrement dans le Gard où vit une partie de sa famille, a indiqué Abdelkrim Grini, le procureur.

Interpellé samedi dans le Gard, le petit frère mineur du suspect a été placé quelques heures en garde à vue avant d'être relâché sans aucune charge en début de soirée, samedi, a précisé le magistrat.

Après son passage à l'acte, il a filmé sa victime en insultant Allah. "Je l'ai fait [...], ton Allah de merde", a-t-il crié, selon une source proche du dossier. Il a utilisé son téléphone portable pour filmer sa victime agonisant à terre. La justice dispose également des vidéosurveillance de l'intérieur de la mosquée.

Un homme "potentiellement extrêmement dangereux"

Tous les mobiles sont encore envisagés, mais l'acte gratuit à connotation raciste ou islamophobe est évoqué et fait partie des pistes de travail : le parquet national antiterroriste n'a pas été saisi, même s'il est en train d'évaluer le dossier. Des enquêteurs spécialisés de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) ont d'ailleurs été dépêchés de Paris, hier, en observateur.

Que venait faire cet homme dans la mosquée qu'il ne fréquentait pas ? Avait-il prémédité son geste ? Manifestement, il ne connaissait pas en tout cas sa victime, indique le procureur, qui assure que tout sera fait pour le retrouver. Ce dernier a également précisé qu'il était désormais "primordial" d'interpeller au plus vite le suspect, "potentiellement extrêmement dangereux" : dans ses "propos très décousus", sur sa vidéo, l'homme aurait en effet "manifesté son intention de recommencer", a expliqué le magistrat.

Sur ses réseaux sociaux, François Bayrou, le Premier ministre, a dénoncé une "ignominie islamophobe". "Nous sommes avec les proches de la victime, avec les croyants si choqués. Les moyens de l'État sont mobilisés pour que l'assassin soit saisi et puni", a-t-il ajouté.

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