"Il faut dire stop" : après la mort de Mehdi Kessaci, des mobilisations partout en France en écho à la marche blanche de Marseille

Des hommages prévus dans de nombreuses villes de France. Dix jours après l'assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, une marche blanche est organisée dans la cité phocéenne à partir de 15 heures, sur le rond-point où ce jeune homme de 22 ans a été tué. Derrière cette initiative, son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcotrafic. 

"Mobilisons-nous partout en France, à Paris, devant l'hôtel de ville, à Bordeaux, à Poitiers, dans un tas de villes de France, des gens vont se mobiliser et moi aujourd'hui c'est la seule chose qui m'intéresse", déclarait Amine Kessaci au micro de RTL vendredi. 

Un appel qui a été entendu, alors que plusieurs collectifs se préparent à la mobilisation, comme à Colombes dans les Hauts-de-Seine. Ici, sur les pavés de la place de l'hôtel de ville, Tarek, son écharpe bleue autour du cou, délivre les dernières consignes aux citoyens qui seront présents cet après-midi : "Il y aura une minute de silence pour Mehdi. Il n'y aura pas de prise de parole."

"Il faut dire stop"

Un rassemblement sans slogan ou drapeau à l'origine du collectif "Colombes Autrement". "Je crois qu'il y a des moments dans la vie où il faut dire stop. Et notre acte, c'est un acte de solidarité avec Amine pour l'âme de son frère et pour dire à tous les Français, si ce n'est pas maintenant le moment, c'est pour quand ?", explique Tarek, à RTL.

Une manière de rendre hommage à Mehdi Kessaci et de s'élever face au narcotrafic qui gangrène tout le pays et notamment Colombes où vit Tarek depuis plusieurs décennies. "Allez juste à côté là, la drogue ici à Colombes, elle circule, ils savent très bien la police. Et qu'est-ce qu'on fait ? Rien", dénonce-t-il.

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Juste à côté de lui, Fatima hoche la tête, son casque de vélo dans la main droite, son guidon dans la gauche : la mère de famille sort à peine du travail. 

C'est lunaire ce qui se passe, on a l'impression d'être en Colombie. Un militant, pour quelle cause que ce soit, qui a les membres de sa famille qui se font abattre l'un après l'autre, c'est plus possible d'accepter ça

Fatima, habitante de Colombes

Le collectif espère que les habitants de Colombes répondront en masse à l'appel lancé sur les réseaux sociaux. "La base de la démocratie, c'est le peuple. C'est donc à nous de prendre les choses en main", résume Tarek.

Les politiques appellent à la mobilisation 

Au-delà des mobilisations citoyennes, des politiques demandent aux Français de se rassembler dans le reste du pays. À Clermont-Ferrand, une marche blanche est organisée à 14 heures par le parti écologiste auquel appartient Amine Kessaci. Armelle Granger, porte-parole des Verts en Auvergne, est derrière cette initiative et souhaite faire bloc. 

"On peut tuer une personne, mais on ne peut pas tuer 100.000 personnes (...) Les personnes qui vont participer à cette marche soient vêtues de blanc ou viennent avec un accessoire de couleur blanche. Montrer cette unité nationale, c'est aussi montrer aux narco-trafiquants qu'en fait, ils ne pourront pas faire ce qu'ils veulent, qu'ils ne peuvent pas faire de la France un narco-État", explique-t-elle à RTL. 

Du côté de Besançon pas de marche blanche, mais un rassemblement statique et silencieux à 10h30 en plein centre-ville. "Il y avait une attente de la part de la population parce qu'on a des personnes qui sont venues nous dire qu'elles aimeraient qu'il y ait quelque chose qui soit organisé sur le territoire", explique Anne Vignot, maire écologiste de la commune. 

"La proposition qui est faite, c'est juste un geste très simple. Planter une fleur blanche pour rappeler qu'on tue des innocents. On trouve ça intolérable et qu'on continuera nos combats", détaille l'édile. Plus d'une quarantaine de rassemblements sont organisés dans toute la France, de Soissons en passant par Poitiers et jusqu'à Nice.