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Amine Kessaci, pose à Marseille, le 27 mai 2024.
Crédit : Nicolas TUCAT / AFP
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Amine Kessaci prend la parole. Six jours après la mort de son frère Mehdi, 20 ans, le militant écologiste connu pour ses engagements contre le narcotrafic, notamment chez lui à Marseille, répète mercredi 19 novembre : "Je ne me tairai pas", alors que la piste d'un "crime d'avertissement" est privilégiée. La veille, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a évoqué un "crime d'intimidation" perpétré par deux personnes à moto.
"Hier, j’ai enterré mon frère. Mon cœur n’est que blessure. La douleur m’éparpille. Mais elle n’effrite pas ma lucidité. Nous ne sommes dupes de rien. J’entends les belles paroles, les discours soudain volontaires. Je vois les postures de ceux qui prennent des mines affligées et demain continueront leur route comme si de rien n’était. (...) Parce que sa mort ne doit pas être recouverte par les sables de l’indifférence et de l’oubli. Mille fois j’écrirai son nom et je ferai face à ses assassins. Je serai le gardien de sa mémoire. Non, je ne me tairai pas", écrit-il dans une tribune au Monde, rappelant que Mehdi "n’était coupable que d’être mon frère".
"Je dirai et répéterai que Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic. Son emprise. Je dirai la lâcheté des commanditaires des crimes. Je dirai la dérive folle de ceux qui exécutent des contrats, brisent des vies et souillent leur âme à jamais", ajoute-t-il, pointant "les carences de l’État, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées" par le narcotrafic.
Amine Kessaci regrette notamment que sa famille n'ait pas été placé sous protection policière, comme lui qui s'évertue à dénoncer les dérives du trafic de drogue. "Qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang ? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", questionne-t-il, en référence à la mort de son premier frère, Brahim, en 2020, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.
"Face à un tel ennemi, l’État doit prendre la mesure de ce qu’il se passe et comprendre qu’une lutte à mort est engagée. Il est temps d’agir", souligne le jeune homme de 22 ans, appelant à "faire revenir les services publics dans les quartiers", à lutter contre "l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise", ou encore à "doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin". Et ce, pour "soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic".
"Hier, j’ai enterré mon frère, et aujourd’hui, je parle. Je parle et je ne me tairai pas parce que ma mère m’a appris à ne pas baisser la tête. Je parle, depuis mon deuil, depuis l’épicentre de ma souffrance, pour demander justice pour les miens, mais aussi pour toutes les autres victimes. Je parle parce que je ne peux que lutter si je ne veux pas mourir", conclut le fondateur de l’Association Conscience, qui demande une "révolte" "durable, et collective" face au trafic.
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