Toujours aucune piste, dix jours après la disparition de Lina, dans le Bas-Rhin. Selon le parquet de Strasbourg, les investigations pourraient être longues. Afin de tenter de trouver un fil à remonter, les gendarmes alsaciens tablent notamment sur le bornage des téléphones. Une opération plus que fastidieuse mais potentielle payante.
Avant toute chose, il faut rappeler qu'un téléphone portable - quand il est allumé - recherche en permanence les antennes relais disponibles autour de lui. Il s'agit des pylônes où sont accrochés les émetteurs/récepteurs qui transmettent vos appels ou vos requêtes Internet. On les appelle des cellules. À chaque recherche, parfois plusieurs fois par minute, le téléphone active une ou plusieurs cellules dans un large rayon autour de lui, sur différentes antennes relais afin d'être prêt à communiquer.
L'ensemble de ces activations sont enregistrées par les opérateurs avec la référence de carte SIM utilisée et le numéro IMEI, unique, du téléphone. Ces informations sont conservées pendant un an. En cas de requête judiciaire, les données sont fournies aux services de police ou de gendarmerie. Cela permet, a posteriori, de savoir quels téléphones était dans une zone donnée à un moment, c'est ce qu'on appelle le bornage.
Cela peut donc, rapidement, faire beaucoup de lignes à vérifier. Surtout si une ligne de train ou une autoroute traverse la zone des recherches. On peut citer deux exemples célèbres.
Lors de la tuerie de Chevaline en 2012, dans un petit village de Haute-Savoie proche de l'A41 et l'A43, 4.000 numéros avaient été identifiés. Tous ont été vérifiés, sans succès à ce jour. Dans une affaire bien plus récente, la disparition du petit Émile dans les Alpes-de-Haute-Provence, les gendarmes ont recensé 1.600 téléphones qui ont borné dans une large tranche horaire autour de sa disparition. Le travail est toujours en cours.
Ça peut sembler titanesque mais toutes les lignes vont être patiemment vérifiées et c'est désormais ce qui est mis en œuvre pour Lina.
Plusieurs faits peuvent faire tilt aux enquêteurs et les pousser à s'intéresser à une ligne en particulier. Cela peut être un téléphone qui s'éteint et se rallume de façon inhabituelle. Une personne qui a menti sur un alibi qui le localisait loin de la zone de recherche. Voire, c'est plus rare, la présence sur les lieux d'un tueur en série ou d'un criminel connu de la justice.
Tout est passé au tamis dans l'espoir de trouver l'indice crucial qui fera avancer l'enquête. Dans certaines affaires, ce travail de fourmi paie. Ce fut le cas dans le cadre du meurtre du caporal Arthur Noyer, par Nordahl Lelandais, en avril 2017. C'est d'abord l'enquête sur la mort de la petite Maëlys, en août 2017, dans la même région qui a permis d'identifier l'ancien maître-chien devenu tueur.
Les bornages ont ensuite permis d'établir que le téléphone du caporal et celui de Nordahl Lelandais avaient activé les mêmes cellules sur un long trajet cette nuit-là. Un élément crucial qui a permis de confondre une deuxième fois le meurtrier.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte