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Les rives de la Loire à Nantes en 2021
Crédit : Manuel Cohen / Manuel Cohen via AFP
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Dimanche 17 décembre 2017 dans l'après-midi, une jeune femme franchit la porte du commissariat de la Beaujoire, à Nantes. Mégane vient signaler la disparition de Léa Petitgas, 20 ans. Sa meilleure amie n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. Elle n’est pas chez elle. Le lendemain, des agents de la sûreté se rendent au numéro 15 de la rue de la Motte-Piquet. Hormis les deux chats, le studio du troisième étage, quinze mètres carrés, est vide. Aucun désordre sur place, pas de trace de lutte ou de bousculade.
Mercredi 20 décembre, la police lance un appel à témoins pour "disparition inquiétante". Léa Petitgas pourrait être vêtue d'une veste kaki, d'un pantalon bleu et d'une écharpe de couleur sombre. Les parents de la disparue, Christophe et Karine Petitgas, qui vivent séparés, tout comme sa sœur Aurélie sont eux aussi sans nouvelles. La date du 14 décembre est retenue comme étant celle de la disparition.
Cinq jours après le signalement de la disparition de Léa Petitgas, les policiers inspectent pour la deuxième fois le studio de la rue de la Motte-Piquet. Le passage des lieux au Bluestar, jusque sur le palier, ne livre aucune trace de sang. L'enquête de voisinage ne donne strictement rien. "Le problème c'est que cette affaire se passe dans la matinée, dans un quartier très vivant qui touche l'hypercentre, les gens se rendent au travail mais personne ne la voit", indique Tony Bertrand, directeur d'enquête à la PJ de Nantes, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Fin avril 2018, les enquêteurs pensent tenir une piste. Ils placent en garde à vue quatre personnes. Ils connaissent Léa Petitgas. Des jeunes gens qui évoluent dans les milieux gothiques. La disparue participait avec eux à des jeux de rôles. Lors de leurs interrogatoires respectifs, le groupe a du mal à s'accorder sur leurs emplois du temps. Les déclarations sont hésitantes ou gênées. Ils sont finalement mis hors de cause.
Les enquêteurs et les experts se penchent sur la téléphonie. Le portable de Léa Petitgas a été activé le jeudi 14 décembre 2017 à 8h15 du matin. Le portable va continuer à accrocher des relais dans le secteur jusqu’après 9 heures. D'un seul coup, il n'y a plus de contact comme si l'appareil avait été éteint, volontairement. Les spécialistes sont sûrs que personne n'a ôté la carte SIM pour essayer d'en insérer une autre, ce qui arrive souvent avec des portables volés.
Lundi 14 mai 2018, les policiers réinterrogent les proches mais aussi la famille de Léa Petitgas. Des psychocriminologues sont conviés à suivre ces auditions, à la recherche d'un détail qui aurait pu passer inaperçu. Christophe Petitgas, le père de Léa, mais aussi sa compagne font partie des personnes entendues. Le papa est questionné sur ses rapports avec sa fille. Leur dernière discussion, la veille de la disparition, portait sur ses loyers impayés. Christophe Petitgas admet une conversation un peu vive mais vraiment rien de grave.
Trois ans après la disparition de Léa Petitgas, les pompiers de Nantes découvrent en plein centre-ville le corps d’une jeune femme. La victime est identifiée comme étant Céleste, une adolescente de 16 ans. Un certain François Vergniaud, sorti de prison après avoir été condamné à dix-huit ans de réclusion pour une série de neuf viols de jeunes femmes, quatre tentatives de viol et une agression sexuelle, avoue le meurtre de Céleste. Il l'avait abordée dans la rue après lui avoir demandé de l’aider à transporter un carton.
"On l’a toujours en tête et c’est vrai qu’à l'époque François Vergniaud avait un casier assez important. Il fonctionnait toujours avec le même principe. On l’appelait l’homme au carton. Il portait un carton et demandait de l’aide dans la rue. Il fait assez rapidement parler de lui dans l’affaire Léa Petitgas parce qu'il habitait a quelques kilomètres de chez elle. Le profil physique de Léa correspondait à celui de ses victimes", se rappelle Mathieu Lopinot, journaliste et correspondant RTL en Bretagne et Pays de la Loire.
La famille Petitgas ne s’est jamais résignée mais reste envahie par les doutes et les interrogations. Le dossier demeure toujours ouvert au parquet de Nantes. La police judiciaire locale, appuyée par les fonctionnaires parisiens de l'OCRVP, a toujours mis un point d'honneur à boucler l'affaire. Un appel a témoins a été lancé. "Le temps fait beaucoup de dégâts donc les mémoires peuvent être difficiles à réanimer. Mais si vous avez vu ou entendu quelque chose, il ne faut pas hésiter à le dire", déclare le Major Tony Bertrand.
Si vous avez la moindre information, vous pouvez écrire à l'adresse mail suivante : tony.bertrand@interieur.gouv.fr
Une ligne téléphonique est également ouverte : 02.53.46.75.00
- Mathieu Lopinot, journaliste correspondant RTL à Nantes, en Bretagne et Pays de la Loire.
- Major Tony Bertrand, directeur d'enquête à la PJ de Nantes.
- Christophe Petitgas, père de Léa Petitgas.
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