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Attentat à Strasbourg : pourquoi la ville a-t-elle été la cible d'une attaque ?

ÉCLAIRAGE - Depuis les années 2000, la ville de Strasbourg est liée à de nombreuses attaques terroristes. Selon le maire de la ville, "10 % des fichés S du pays se trouvent dans le département" (du Bas-Rhin).

Un homme a ouvert le feu, près du Marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018
Un homme a ouvert le feu, près du Marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018
Crédit : Sébastien BOZON / AFP
Capucine Trollion
Capucine Trollion

Strasbourg se réveille dans l'horreur. Le 11 décembre 2018, un tireur isolé a ouvert le feu dans le périmètre du marché de Noël. Le suspect identifié comme Chérif C. est un homme fiché S depuis 2016 pour des motifs de radicalisation. 

Né à Strasbourg en 1989, il est toujours activement recherché par les forces de police. Le procureur de la République a indiqué qu'il s'agit d'un attentat, lors d'une conférence de presse le 12 décembre 2018.  "Comme beaucoup de grandes villes, aujourd'hui et de territoires, il y a des situations de radicalisation. Mais, on ne peut pas faire de généralités", affirmait plus tôt Alain Fontanel, premier adjoint de la mairie de Strasbourg sur RTL.

Pourquoi la ville a-t-elle subie cette attaque ? Est-elle un "bastion de l'islamisme radical" comme certains peuvent l'expliquer ? 

Une ville déjà cible d'attaque en 2000

En 2000, quatre individus radicalisés projetaient de passer à l'acte pendant la période des fêtes de fin d'année. Ils appartenaient au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), affilié à al-Qaïda. L'attentat a été déjoué grâce à la collaboration entre les services de police et de renseignements français, allemand et anglais.

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Les quatre hommes avaient été interpellés à Francfort (Allemagne). Une vidéo faisait aussi partie des objets retrouvés lors de leur interpellation, on y voyait des images du marché de Noël et de la cathédrale avec des commentaires dénonçant" des ennemis d'Allah". Ces opérations auraient été planifiés depuis des camps d'Al-Qaïda en Afghanistan, où les terroristes avaient séjourné. 

Strasbourg, bastion de l'islamisme radical ?

Après l'attaque au couteau dans Paris en mai 2018, Roland Ries, le maire de Strasbourg, estimait que "10 % des fichés S du pays se trouvent dans le département [Bas-Rhin]", dans un entretien pour le Figaro.

Un an auparavant, le journal Le Monde dressait une carte de France à partir du fichier de traitement des personnes signalées pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Sur les 16.000 personnes que compte ce fichier, dans le Bas-Rhin, 227 personnes ont été signalées comme radicalisées et 127 dans le Haut-Rhin. 

La "filière strasbourgeoise"

Le Bas-Rin est le lieu d'origine de plusieurs terroristes. En novembre 2015, Foued Mohamed-Aggad est identifié comme le troisième terroriste du Bataclan. Originaire du quartier de la Meinau à Strasbourg, il était parti faire le jihad en Syrie le 17 décembre 2013 avec son frère et un groupe d'amis.

Ils avaient tous été recrutés par le jihadiste français Mourad Farès qui fut l'un des principaux rabatteurs sur les réseaux sociaux. Deux frères Strasbourgeois, membres du même groupe, ont perdu la vie au combat. Foued Mohammed Aggad, issu d'une fratrie de quatre enfants, était le seul membre du groupe à être resté en Syrie, détaille Le Parisien.

En 2016, une cellule terroriste, composée d'au moins six hommes et téléguidée depuis la Syrie, projetait de commettre un attentat dans Paris et sa région le 1er décembre dernier. Interpellés le week-end du 19 et 20 novembre 2016, à Strasbourg pour les quatre premiers et à Marseille pour le cinquième, ils avaient fait allégeance au groupe jihadiste État islamique (EI) et disposaient d'instructions "communiquées par un donneur d'ordre depuis la zone irako-syrienne", selon le procureur de Paris François Molins.

En mai 2018, un franco-russe de 18 ans avait attaqué au couteau des passants dans Paris. Il a grandi dans une famille de réfugiés à Strasbourg, dans le quartier populaire d’Elsau où vit une importante communauté tchétchène. Fiché S depuis 2016, il était aussi inscrit au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste.
La traque du tireur présumé du marché de noël se poursuit. Plus de 720 personnes sont mobilisées pour retrouver l'auteur présumé de la fusillade à Strasbourg, a indiqué Christophe Castaner.

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