Foued Mohamed-Aggad est le troisième terroriste du Bataclan. Ce jihadiste de 23 ans, originaire du quartier de la Meinau à Strasbourg, était parti faire le jihad en Syrie le 17 décembre 2013 avec son frère et un groupe d'amis. Sept autres membres du groupe étaient rentrés quelques mois plus tard en France avant d'être interpellés par la DGSI en mai 2014.
Ce départ groupé de jeunes vers la Syrie était l'un des premiers à l'époque. Ils avaient tous été recrutés par le jihadiste français Mourad Farès qui fut l'un des principaux rabatteurs sur les réseaux sociaux. Deux frères Strasbourgeois, membres du même groupe, ont perdu la vie au combat. Foued Mohammed Aggad, issu d'une fratrie de quatre enfants, était le seul membre du groupe à être resté en Syrie, détaille Le Parisien.
En Syrie, Foued Mohamed-Aggad donnait "régulièrement" signe de vie à ses proches, selon sa mère, interrogée par le quotidien. "J'ai des nouvelles tous les jours de lui, confiait-elle à son fils aîné, Karim, incarcéré. Il ne raconte rien de ce qu'il fait de ses journées. Il est avec sa femme en Syrie". Sa mère lui a envoyé une somme d'argent "pour payer quelqu'un qui lui permettra de se barrer de ce pays", justifiait le jihadiste.
Karim Mohamed-Aggad, le frère aîné de Foued actuellement en détention, avait confirmé en garde à vue qu'il "s'est bien rendu en Syrie". Selon Le Huffington Post, il aurait été "victimes de menaces de mort et d'excommunication". Karim est parvenu à quitter la Syrie, laissant son frère seul avec sa femme.
Le journaliste David Thompson, spécialiste du jihadisme, a indiqué que Foued combattait en Irak "aux dernières nouvelles". Selon BFMTV, sa femme aurait accouché d'une petite fille en Syrie. Saïd, le père du jihadiste, décrit "un enfant calme. Il est né ici, a grandi en France, a été scolarisé en France", explique-t-il au Parisien.
Saïd, le père du kamikaze, savait que son fils était radicalisé. Il était fiché S depuis son départ pour la Syrie. "Il nous avait menti, faisant croire qu'il partait en vacances, pour se rendre en fait en Syrie il y a deux ans. Depuis 2013, je n'en dormais plus", dit-il au Parisien. Il avait eu des nouvelles de son fils pour la dernière fois il y a quatre ou cinq mois, par Skype.
Selon David Thomson, "Foued était apprécié de son quartier, de sa famille, et n'avait pas de passé judiciaire ou carcéral" en France. Citée par Le Huffington Post, une ancienne partisane du groupe État islamique parle d'un jeune homme courtisé, "celui avec lequel toutes les 'sœurs' voulaient se marier".
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